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Vivre libre
Claire Gallois Paris, LÉditeur, 2011, 32 p.
Le 17 décembre 2010, Mohammed Bouazizi, jeune vendeur de fruits et légumes tunisien de vingt-huit ans s'immolait, ultime geste de désespoir face à une administration publique et une société ne lui laissant aucune perspective d'avenir. Ce geste terrible a immédiatement trouvé un très fort écho au sein de la société tunisienne, qui s'est alors soulevée dans un immense embrasement populaire menant, en moins d’un mois, à la destitution du Président Zine el-Abidine Ben Ali, après vingt-trois ans de dictature.
Publié au lendemain de la « Révolution tunisienne », Vivre libre, très court ouvrage – 32 pages – de Claire Gallois, romancière et essayiste française, retrace les événements marquants de cet incroyable soulèvement populaire. Il en dénonce les causes majeures, que constituent, selon l’auteure, le régime despotique du Président Ben Ali, la société tunisienne gangrénée par une corruption généralisée, un taux de chômage n’offrant que trop peu de perspectives à une jeunesse pourtant de plus en plus éduquée, ainsi que la mainmise de l'État sur les institutions politiques et médiatiques, paralysant toute possibilité d'opposition au régime.
C. Gallois met en lumière, dans cet essai, la désespérance du peuple tunisien, à travers un passionnant récit de la vie de Mohammed Bouazizi. L’ouvrage, paru en mars 2011, alors que le Président Ben Ali venait à peine d’être destitué, avait très certainement pour objectif d’apporter un éclairage immédiat ou « d’urgence » sur les événements en cours. À ce titre, il apparait aujourd’hui déjà partiellement obsolète, au vu des multiples événements qui se sont déroulés au cours des mois suivants, relatifs, en particulier, à la mise en place d’un gouvernement de transition et à la tenue d’élections.
Cet ouvrage revendicatif, qui prend fermement position aux côtés des manifestants tunisiens, n’a par ailleurs pas non plus pour objectif d’analyser dans les détails tous les tenants et aboutissants d’une « Révolution » d’une telle ampleur.
À l’inverse, Vivre libre, de lecture facile et rapide, est aisément accessible au grand public et s’adresse à tous ceux qui désirent comprendre rapidement les principales causes économiques et sociales de la « Révolution tunisienne ».
L’ouvrage a, enfin, le grand mérite de souligner la force des aspirations du peuple tunisien, dont le plus grand défi au lendemain de la « Révolution » demeure certainement, comme le précisait déjà l’auteure au moment de la publication de cet ouvrage, d’instaurer un régime qui saura répondre à celles-ci.