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Secourir sans périr. La sécurité humanitaire à l’ère de la gestion des risques
Par Michaël Neuman et Fabrice Weissman (dir.) - Paris, CNRS Éditions, 2016, 272p.
Œuvre collective de recherche, cet ouvrage a pour ambition d’apporter un éclairage sur la sécurité des humanitaires en confrontant regard scientifique, témoignage du terrain et recommandations d’experts. À l’heure où les attaques frappant le personnel humanitaire et les structures de santé sont plus que jamais présentes à l’agenda médiatique, le livre analyse avec justesse l’évolution de l’encadrement de l’exposition au danger. Michaël Neuman et Fabrice Weissman, à la direction de l’ouvrage, sont tous deux membres du Centre de réflexion sur l’action et les savoirs humanitaires (Crash), le premier comme directeur d’étude, le second comme coordinateur. Le Crash, hébergé par la Fondation Médecins sans frontières (MSF), permet l’analyse et la réflexion sur l’environnement de l’organisation non gouvernementale (ONG). Analyser les expériences d’hier pour faire évoluer la pratique de demain apparaît ainsi comme le fil conducteur de cette parution.
L’exposition au risque est intrinsèquement liée au travail humanitaire de par la nature des missions et les théâtres d’intervention. Organisée en trois temps, « histoire », « théorie » et « pratique », l’étude s’emploie donc à comprendre comment assurer la sécurité du personnel humanitaire sur le terrain.
La première partie retrace l’évolution des débats et réflexions au sein de la communauté humanitaire, et plus particulièrement au sein de MSF. Cette analyse historique se réalise notamment au prisme de différentes discussions ayant eu lieu au conseil d’administration de MSF, lieu de gouvernance stratégique de l’ONG. Des années 1970 et de l’« héroïsation » de l’humanitaire au tournant de la professionnalisation de la gestion du risque, elle permet de mieux comprendre les dynamiques contemporaines de l’« aversion au risque ».
La deuxième partie, théorique, examine avec précision les recommandations issues des spécialistes et experts en gestion du risque. Il s’agit donc d’observer les données statistiques sur l’insécurité des humanitaires, tout en questionnant leur provenance et leur pertinence. Les attaques contre le personnel humanitaire ont-elles augmenté ou serait-ce l’exposition au danger qui s’est développée ? Les contextes d’interventions sont-ils plus dangereux ou la nature du danger et du conflit a-t-elle évolué ?
Placée sous le signe de la pratique, la troisième et dernière partie est un florilège de témoignages. À travers ces récits, les auteurs apportent un éclairage concret des pratiques contemporaines de sécurité sur le terrain. De la Syrie au Caucase russe, du kidnapping à de la négociation de libération d’otages, ces témoignages et entretiens apportent un éclairage précieux pour la compréhension du travail humanitaire.
Plus largement, l’articulation des trois parties offre une vue d’ensemble et cohérente de la compréhension des tendances lourdes sur la question de la sécurité du personnel humanitaire. Mettre en exergue les regards croisés de chercheurs et praticiens permet une prise de recul nécessaire et une analyse critique utile pour MSF. Mais l’apport de l’ouvrage dépasse largement les murs de l’association, et procure matière à réfléchir pour la communauté humanitaire dans son ensemble et tout lecteur intéressé par l’évolution de ce secteur.
L’exposition au risque est intrinsèquement liée au travail humanitaire de par la nature des missions et les théâtres d’intervention. Organisée en trois temps, « histoire », « théorie » et « pratique », l’étude s’emploie donc à comprendre comment assurer la sécurité du personnel humanitaire sur le terrain.
La première partie retrace l’évolution des débats et réflexions au sein de la communauté humanitaire, et plus particulièrement au sein de MSF. Cette analyse historique se réalise notamment au prisme de différentes discussions ayant eu lieu au conseil d’administration de MSF, lieu de gouvernance stratégique de l’ONG. Des années 1970 et de l’« héroïsation » de l’humanitaire au tournant de la professionnalisation de la gestion du risque, elle permet de mieux comprendre les dynamiques contemporaines de l’« aversion au risque ».
La deuxième partie, théorique, examine avec précision les recommandations issues des spécialistes et experts en gestion du risque. Il s’agit donc d’observer les données statistiques sur l’insécurité des humanitaires, tout en questionnant leur provenance et leur pertinence. Les attaques contre le personnel humanitaire ont-elles augmenté ou serait-ce l’exposition au danger qui s’est développée ? Les contextes d’interventions sont-ils plus dangereux ou la nature du danger et du conflit a-t-elle évolué ?
Placée sous le signe de la pratique, la troisième et dernière partie est un florilège de témoignages. À travers ces récits, les auteurs apportent un éclairage concret des pratiques contemporaines de sécurité sur le terrain. De la Syrie au Caucase russe, du kidnapping à de la négociation de libération d’otages, ces témoignages et entretiens apportent un éclairage précieux pour la compréhension du travail humanitaire.
Plus largement, l’articulation des trois parties offre une vue d’ensemble et cohérente de la compréhension des tendances lourdes sur la question de la sécurité du personnel humanitaire. Mettre en exergue les regards croisés de chercheurs et praticiens permet une prise de recul nécessaire et une analyse critique utile pour MSF. Mais l’apport de l’ouvrage dépasse largement les murs de l’association, et procure matière à réfléchir pour la communauté humanitaire dans son ensemble et tout lecteur intéressé par l’évolution de ce secteur.