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Plaidoyer pour une mondialisation solidaire
par René Valette - Ivry-sur-Seine, Editions de l'Atelier, 2014, 143p.
René Valette, ancien président du Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD-Terre Solidaire) et professeur à l’Université catholique de Lyon, refusant d’admettre les règles actuelles de la mondialisation autant que le repli national, propose un Plaidoyer pour une mondialisation solidaire. Dans une première partie très pédagogique, l’auteur dresse un état des lieux de la mondialisation, à l’allure parfois de catalogue de faits déjà bien connus. Ce rappel est néanmoins nécessaire car on aurait tendance à sous-estimer les effets de la mondialisation : « nous la connaissons et la constatons d’une manière ou d’une autre, sans toujours nous rendre compte de l’ensemble de ses dimensions. Peut-être aussi sous-estimons-nous son poids réel » (p. 46). Or, le processus actuellement à l’œuvre rencontre trois impasses : sociale, écologique et éthique. Chiffres à l’appui, l’auteur montre que la mondialisation a, certes, des côtés positifs, mais qu’elle a également creusé les inégalités, engendré du chômage, une dégradation des conditions de travail et de l’environnement, ainsi que le pillage des ressources naturelles.
Dès lors, comment faire pour que la fraternité et le bien commun soient les principes guidant la mondialisation ? Il s’agit d’un pari difficile, que l’auteur peine à élucider. Dans la seconde partie de l’ouvrage, il décline plusieurs thèmes et effets néfastes de cette mondialisation, tels que l’accaparement des terres, la sous-alimentation, les paradis fiscaux, les investissements étrangers, etc., sans vraiment apporter d’alternative. La démarche de R. Valette est plutôt de proposer des pistes de réflexion. « Il est erroné d’affirmer que rien ne peut changer, que nous sommes condamnés à subir » (p. 9), écrit-il. Il donne plusieurs exemples d’initiatives, émanant souvent de la société civile, qui offrent l’espoir qu’un autre monde est en marche : le commerce équitable, la finance solidaire, les systèmes d’échanges locaux, les associations pour le maintien d’une agriculture paysanne (AMAP), etc. Ces phénomènes, encore limités, progressent et sont des correctifs aux effets néfastes de la mondialisation.
L’auteur défend ensuite plusieurs changements, dont le renforcement de l’action de plaidoyer des grandes organisations non gouvernementales qui, selon lui, est un moyen efficace pour transformer les mentalités et inciter à la décision politique. Il appelle à un renforcement de l’aide publique au développement et des liens entre les acteurs du Sud et du Nord, à une meilleure responsabilité sociale des entreprises (RSE) ou encore à une réelle transition écologique. R. Valette plaide également pour une meilleure gouvernance mondiale, dans laquelle l’Union européenne aurait un rôle de leader et contribuerait à l’émergence de ce monde plus solidaire. Mais en a-t-elle seulement la volonté et les moyens ? De manière plus classique, l’auteur rappelle la nécessité de réformer le système onusien et les institutions financières internationales. Soulignons, enfin, un discours emprunt de religieux et de fréquentes références à la morale, dans lesquelles tout lecteur ne se retrouvera pas forcément.
À défaut donc d’apporter des solutions, R. Valette laisse le lecteur imaginer cet autre monde plus solidaire, et contribuer à son avènement. Trop facile, diront ses détracteurs ? « Choisir de s’engager pour une mondialisation solidaire ne procure pas de solutions toutes faites, mais fait progresser la planète » (p. 141), répond-il, et cela est à la portée de tous.
Dès lors, comment faire pour que la fraternité et le bien commun soient les principes guidant la mondialisation ? Il s’agit d’un pari difficile, que l’auteur peine à élucider. Dans la seconde partie de l’ouvrage, il décline plusieurs thèmes et effets néfastes de cette mondialisation, tels que l’accaparement des terres, la sous-alimentation, les paradis fiscaux, les investissements étrangers, etc., sans vraiment apporter d’alternative. La démarche de R. Valette est plutôt de proposer des pistes de réflexion. « Il est erroné d’affirmer que rien ne peut changer, que nous sommes condamnés à subir » (p. 9), écrit-il. Il donne plusieurs exemples d’initiatives, émanant souvent de la société civile, qui offrent l’espoir qu’un autre monde est en marche : le commerce équitable, la finance solidaire, les systèmes d’échanges locaux, les associations pour le maintien d’une agriculture paysanne (AMAP), etc. Ces phénomènes, encore limités, progressent et sont des correctifs aux effets néfastes de la mondialisation.
L’auteur défend ensuite plusieurs changements, dont le renforcement de l’action de plaidoyer des grandes organisations non gouvernementales qui, selon lui, est un moyen efficace pour transformer les mentalités et inciter à la décision politique. Il appelle à un renforcement de l’aide publique au développement et des liens entre les acteurs du Sud et du Nord, à une meilleure responsabilité sociale des entreprises (RSE) ou encore à une réelle transition écologique. R. Valette plaide également pour une meilleure gouvernance mondiale, dans laquelle l’Union européenne aurait un rôle de leader et contribuerait à l’émergence de ce monde plus solidaire. Mais en a-t-elle seulement la volonté et les moyens ? De manière plus classique, l’auteur rappelle la nécessité de réformer le système onusien et les institutions financières internationales. Soulignons, enfin, un discours emprunt de religieux et de fréquentes références à la morale, dans lesquelles tout lecteur ne se retrouvera pas forcément.
À défaut donc d’apporter des solutions, R. Valette laisse le lecteur imaginer cet autre monde plus solidaire, et contribuer à son avènement. Trop facile, diront ses détracteurs ? « Choisir de s’engager pour une mondialisation solidaire ne procure pas de solutions toutes faites, mais fait progresser la planète » (p. 141), répond-il, et cela est à la portée de tous.