See English version below « Ça s’est passé comme ça ». Ceci...
Moi, Malala, je lutte pour l’éducation et je résiste aux talibans
par Malala Yousafzai (avec la collaboration de Christina Lamb) - Paris, Calmann-Lévy, 2013, 371 p.
« À toutes les filles qui ont affronté l’injustice et ont été bâillonnées. Ensemble nous nous ferons entendre » (p. 7). C’est ainsi que débute l’ouvrage de Malala Yousafzai, jeune Pakistanaise originaire de la vallée de Swat, rédigé avec la collaboration de Christina Lamb, grand reporter au Sunday Times.
Publié un an jour pour jour après la tentative d’assassinat dont elle fut victime, visée par les talibans pour s’être indignée et opposée à leur autorité, Malala Yousafzai y témoigne de sa vie, de ses engagements et de son combat.
La première partie de l’ouvrage est consacrée à la vie qu’elle menait avant la prise de pouvoir des talibans. Née dans une famille pieuse, d’un père cultivé et d’une mère illettrée, Malala Yousafzai dépeint la vallée de Swat et décrit une vie paisible et agréable. Elle érige son père en modèle, celui qui lui a transmis le goût du savoir et une conscience politique. Homme influent, grand orateur et défenseur des droits de l’homme et de l’environnement, Malala l’écoute et l’admire. C’est aussi de ce dernier qu’elle hérite d’un goût prononcé pour l’importance d’un droit qui lui apparaît alors fondamental : l’éducation. Le manque de culture est sans cesse dénoncé et se trouve être au coeur de tous les maux de son pays. Pour lutter contre cet obscurantisme, son père a choisi d’ouvrir une école à Mingora. Véritable lieu d’apprentissage de la vie, ce lieu deviendra le terrain de jeu favori de Malala, au sein duquel elle va grandir et développer son esprit critique.
L’auteur entend ensuite revenir au bouleversement du 11-Septembre, faisant du Pakistan l’épicentre du drame. Des premières attaques de drones américains aux successions d’attentats kamikazes, ce récit apporte un témoignage essentiel et permet une contextualisation des principaux événements survenus au Pakistan, ainsi que de mieux cerner le régime de terreur qui allait s’y installer. Des flagellations publiques aux interdictions comme la télévision, la danse ou encore l’école pour les filles, Malala dresse le portrait d’un pays aux antipodes de celui de son enfance, un discours qui a au départ séduit les esprits mais qui s’est ensuite imposé par la force et la contrainte. Peu osent alors prendre la parole mais Malala n’hésite pas à s’exprimer sur différentes chaînes d’informations locales afin de défendre ses droits et ceux des filles. Sous le pseudonyme de Gul Makai, elle tient également un journal pour le compte de la BBC.
Enfin, les deux derniers chapitres sont consacrés à sa tentative d’assassinat par les talibans, sa convalescence et ses séquelles. Évacuée d’urgence à Birmingham, où elle vit actuellement avec sa famille, Malala Yousafzai est devenue la cible des talibans pour avoir prêché la laïcisation et promu la culture occidentale.
Cette autobiographie met ainsi en exergue le parcours d’une jeune fille qui refuse l’ignorance et le fanatisme religieux. « Je commençais à voir que la plume et les mots peuvent être bien plus puissants que les mitraillettes, les tanks et les hélicoptères» (p. 182). Ses attentes et ses espoirs permettent de mieux appréhender les luttes de pouvoir qui traversent le Pakistan. Grâce à son récit chronologique, l’ouvrage soulève, en outre, deux réflexions particulièrement stimulantes. Il aborde, dans un premier temps, la dimension internationale qui place le Pakistan sur un échiquier géostratégique majeur et, de fait, la guerre asymétrique qui en découle. Enfin, ce témoignage met aussi en lumière la progressive montée en puissance des talibans et permet à l’auteur une réflexion plus large, notamment celle ayant trait à l’avenir du Pakistan.
Publié un an jour pour jour après la tentative d’assassinat dont elle fut victime, visée par les talibans pour s’être indignée et opposée à leur autorité, Malala Yousafzai y témoigne de sa vie, de ses engagements et de son combat.
La première partie de l’ouvrage est consacrée à la vie qu’elle menait avant la prise de pouvoir des talibans. Née dans une famille pieuse, d’un père cultivé et d’une mère illettrée, Malala Yousafzai dépeint la vallée de Swat et décrit une vie paisible et agréable. Elle érige son père en modèle, celui qui lui a transmis le goût du savoir et une conscience politique. Homme influent, grand orateur et défenseur des droits de l’homme et de l’environnement, Malala l’écoute et l’admire. C’est aussi de ce dernier qu’elle hérite d’un goût prononcé pour l’importance d’un droit qui lui apparaît alors fondamental : l’éducation. Le manque de culture est sans cesse dénoncé et se trouve être au coeur de tous les maux de son pays. Pour lutter contre cet obscurantisme, son père a choisi d’ouvrir une école à Mingora. Véritable lieu d’apprentissage de la vie, ce lieu deviendra le terrain de jeu favori de Malala, au sein duquel elle va grandir et développer son esprit critique.
L’auteur entend ensuite revenir au bouleversement du 11-Septembre, faisant du Pakistan l’épicentre du drame. Des premières attaques de drones américains aux successions d’attentats kamikazes, ce récit apporte un témoignage essentiel et permet une contextualisation des principaux événements survenus au Pakistan, ainsi que de mieux cerner le régime de terreur qui allait s’y installer. Des flagellations publiques aux interdictions comme la télévision, la danse ou encore l’école pour les filles, Malala dresse le portrait d’un pays aux antipodes de celui de son enfance, un discours qui a au départ séduit les esprits mais qui s’est ensuite imposé par la force et la contrainte. Peu osent alors prendre la parole mais Malala n’hésite pas à s’exprimer sur différentes chaînes d’informations locales afin de défendre ses droits et ceux des filles. Sous le pseudonyme de Gul Makai, elle tient également un journal pour le compte de la BBC.
Enfin, les deux derniers chapitres sont consacrés à sa tentative d’assassinat par les talibans, sa convalescence et ses séquelles. Évacuée d’urgence à Birmingham, où elle vit actuellement avec sa famille, Malala Yousafzai est devenue la cible des talibans pour avoir prêché la laïcisation et promu la culture occidentale.
Cette autobiographie met ainsi en exergue le parcours d’une jeune fille qui refuse l’ignorance et le fanatisme religieux. « Je commençais à voir que la plume et les mots peuvent être bien plus puissants que les mitraillettes, les tanks et les hélicoptères» (p. 182). Ses attentes et ses espoirs permettent de mieux appréhender les luttes de pouvoir qui traversent le Pakistan. Grâce à son récit chronologique, l’ouvrage soulève, en outre, deux réflexions particulièrement stimulantes. Il aborde, dans un premier temps, la dimension internationale qui place le Pakistan sur un échiquier géostratégique majeur et, de fait, la guerre asymétrique qui en découle. Enfin, ce témoignage met aussi en lumière la progressive montée en puissance des talibans et permet à l’auteur une réflexion plus large, notamment celle ayant trait à l’avenir du Pakistan.