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Machiavelli on International Relations
par Marco Cesa (dir.) - Oxford, Oxford University Press, 2014, 214p.
En philosophie politique, la pensée de Nicolas Machiavel est omniprésente. Il est pourtant essentiel de s’y replonger pour relire ses argumentaires et ses théories. Telle est l’ambition de Marco Cesa, professeur de relations internationales à l’Université de Bologne.
L’originalité de l’ouvrage est de réétudier l’œuvre et la pensée du philosophe à travers le prisme spécifique des relations internationales. En reprenant ses écrits, Marco Cesa permet au lecteur tout à la fois de revenir en détail sur les théories politiques de l’auteur florentin, notamment la fortuna et la virtù (p. 80), mais aussi de découvrir tout un pan de sa pensée politique à travers ses analyses internationales. Le rôle des armées, la place centrale de la peur dans la conduite des relations d’un État, le délicat jeu des alliances et la notion de pouvoirs sont autant de sujets abordés avec maîtrise par le penseur. Outre l’angle adopté, la diversité des sources est une autre singularité du livre, qui reprend au fil des pages les théories développées dans Le Prince, L’art de la guerre, L’histoire de Florence, Discours sur la première décade de Tite-Live ou encore dans la correspondance privée de Machiavel. Le lecteur retrouve ainsi ses analyses officielles, à travers les écrits publiés à la suite de missions diplomatiques, mais aussi, par ses lettres, un regard éclairé et éclairant sur l’Italie du XVIe siècle et sur la place centrale de Florence au sein des relations internationales d’alors. On (re)découvre ainsi la théorie politique de Machiavel, ses réflexions et ses conseils aux dirigeants et souverains. Au détour des pages, l’auteur développe son analyse, par exemple sur le système d’État italien entre 1444 et 1454 (pp. 175-190).
L’ouvrage est organisé en cinq chapitres délimitant les grands axes de la réflexion de Machiavel. L’auteur aiguille donc la lecture à travers des notions-clés du philosophe florentin et permet ainsi d’aborder ses théories classiques politiques, l’importance de la peur en politique étrangère, la politique intérieure au regard de la politique internationale, les relations internationales à son époque. Il s’agit d’une véritable analyse de la pensée de Machiavel, illustrée entièrement par des citations de ses différents ouvrages, qui constituent le cœur de ce livre, démontrant la richesse de sa réflexion et son incroyable contemporanéité. Marco Cesa rappelle également l’attachement de Machiavel aux relations internationales puisque « non seulement, Machiavel est toujours très intéressé par les politiques internationales, mais de plus, il les considère comme un domaine à part entière, à la fois distinct et lié aux politiques intérieures » (p. 5). La force du livre est ainsi due à la réflexion brillante de Machiavel, qui n’est plus à démontrer, mais aussi à l’organisation de sa pensée faite par l’auteur afin de donner toujours plus de corps aux théories du philosophe. Ainsi, sa réflexion sur la notion d’expansion trouve du sens tant à la lumière de l’exemple de la Rome antique qu’à travers l’histoire de Rome ou encore l’action politique de Louis XII, « père du peuple » (pp. 144-154).
Si la lecture de certains passages peut se révéler ardue, l’introduction réalise une exégèse de la pensée politique de Machiavel, en revenant sur ses principales théories. À la fois didactique et pertinente, elle résume en quelques pages la très riche œuvre du philosophe.
L’originalité de l’ouvrage est de réétudier l’œuvre et la pensée du philosophe à travers le prisme spécifique des relations internationales. En reprenant ses écrits, Marco Cesa permet au lecteur tout à la fois de revenir en détail sur les théories politiques de l’auteur florentin, notamment la fortuna et la virtù (p. 80), mais aussi de découvrir tout un pan de sa pensée politique à travers ses analyses internationales. Le rôle des armées, la place centrale de la peur dans la conduite des relations d’un État, le délicat jeu des alliances et la notion de pouvoirs sont autant de sujets abordés avec maîtrise par le penseur. Outre l’angle adopté, la diversité des sources est une autre singularité du livre, qui reprend au fil des pages les théories développées dans Le Prince, L’art de la guerre, L’histoire de Florence, Discours sur la première décade de Tite-Live ou encore dans la correspondance privée de Machiavel. Le lecteur retrouve ainsi ses analyses officielles, à travers les écrits publiés à la suite de missions diplomatiques, mais aussi, par ses lettres, un regard éclairé et éclairant sur l’Italie du XVIe siècle et sur la place centrale de Florence au sein des relations internationales d’alors. On (re)découvre ainsi la théorie politique de Machiavel, ses réflexions et ses conseils aux dirigeants et souverains. Au détour des pages, l’auteur développe son analyse, par exemple sur le système d’État italien entre 1444 et 1454 (pp. 175-190).
L’ouvrage est organisé en cinq chapitres délimitant les grands axes de la réflexion de Machiavel. L’auteur aiguille donc la lecture à travers des notions-clés du philosophe florentin et permet ainsi d’aborder ses théories classiques politiques, l’importance de la peur en politique étrangère, la politique intérieure au regard de la politique internationale, les relations internationales à son époque. Il s’agit d’une véritable analyse de la pensée de Machiavel, illustrée entièrement par des citations de ses différents ouvrages, qui constituent le cœur de ce livre, démontrant la richesse de sa réflexion et son incroyable contemporanéité. Marco Cesa rappelle également l’attachement de Machiavel aux relations internationales puisque « non seulement, Machiavel est toujours très intéressé par les politiques internationales, mais de plus, il les considère comme un domaine à part entière, à la fois distinct et lié aux politiques intérieures » (p. 5). La force du livre est ainsi due à la réflexion brillante de Machiavel, qui n’est plus à démontrer, mais aussi à l’organisation de sa pensée faite par l’auteur afin de donner toujours plus de corps aux théories du philosophe. Ainsi, sa réflexion sur la notion d’expansion trouve du sens tant à la lumière de l’exemple de la Rome antique qu’à travers l’histoire de Rome ou encore l’action politique de Louis XII, « père du peuple » (pp. 144-154).
Si la lecture de certains passages peut se révéler ardue, l’introduction réalise une exégèse de la pensée politique de Machiavel, en revenant sur ses principales théories. À la fois didactique et pertinente, elle résume en quelques pages la très riche œuvre du philosophe.