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Les maîtres de l’espionnage
Par Rémi Kauffer - Paris, Perrin, 2017, 617p.
Dans cet ouvrage passionnant, Rémi Kauffer relate de manière concise et précise l’histoire de 55 espionnes et espions de toutes nationalités ayant œuvré de la Première Guerre mondiale au début des années 2000, de Mata Hari à la récemment célèbre Anna Chapman.
Contrairement à ce qui pourrait être attendu, l’ouvrage ne suit une logique ni chronologique ni géographique. Rémi Kauffer a opté pour une méthodologie originale et cohérente. Il classe en effet les espions qu’il conte selon la catégorie à laquelle ils appartiennent : grands patrons, agents de terrain, agents versatiles – qui comprennent bien entendu les agents doubles, mais aussi les dissidents –, exécuteurs de basses œuvres, agents Action – agents d’actions clandestines, que l’auteur différencie des exécuteurs de basses œuvres par la nature de leurs missions qui ne concernent que rarement des homicides –, chasseurs de taupes et fauteurs de troubles. Cette classification a le mérite de placer idéalement le lecteur dans le monde de l’espionnage et les enjeux qu’il charrie : complexité, pluralité, adaptation, exécution, trahison. Elle permet également, et c’est un trait important du livre, une intéressante mise en perspective entre les – très – différentes situations racontées par l’auteur.
Par ailleurs, le style adopté par R. Kauffer, concis, précis et abondant en faits, plonge pleinement le lecteur dans les époques, et donc dans les récits. Les histoires sont courtes – une dizaine de pages en moyenne – mais exhaustives, en ce sens qu’elles apportent les clés de compréhension de la complexité de la « profession ». L’on peut ainsi très rapidement saisir, analyser, voire interpréter les faits.
L’ouvrage s’adresse à tous les publics, même si le lecteur curieux mais non spécialiste devra par moments faire preuve d’un degré d’abnégation supplémentaire tant les précisions et les acronymes sont parfois abondants. De plus, il peut aussi bien se lire comme un divertissement que comme une mini-encyclopédie de l’espionnage, ou encore comme un recueil de courtes biographies des 55 protagonistes référencés.
En conclusion, ce livre s’avère conforme à l’attente que l’on pourrait en avoir : des histoires brèves, mais véritablement étayées et développées permettant de comprendre les tenants et les aboutissants, et rendues fluides par le style concis et précis de l’auteur. En revanche, les révélations sur des affaires d’espionnage récentes sont rares. Et si certains lecteurs pouvaient s’en trouver déçus, l’on ne peut reprocher à l’auteur, qui a fait le choix de la précision, de ne pas traiter d’événements comportant des détails encore approximatifs. Ces affaires menées dans l’ombre mettent, en effet, bien du temps à révéler tous leurs secrets.
Contrairement à ce qui pourrait être attendu, l’ouvrage ne suit une logique ni chronologique ni géographique. Rémi Kauffer a opté pour une méthodologie originale et cohérente. Il classe en effet les espions qu’il conte selon la catégorie à laquelle ils appartiennent : grands patrons, agents de terrain, agents versatiles – qui comprennent bien entendu les agents doubles, mais aussi les dissidents –, exécuteurs de basses œuvres, agents Action – agents d’actions clandestines, que l’auteur différencie des exécuteurs de basses œuvres par la nature de leurs missions qui ne concernent que rarement des homicides –, chasseurs de taupes et fauteurs de troubles. Cette classification a le mérite de placer idéalement le lecteur dans le monde de l’espionnage et les enjeux qu’il charrie : complexité, pluralité, adaptation, exécution, trahison. Elle permet également, et c’est un trait important du livre, une intéressante mise en perspective entre les – très – différentes situations racontées par l’auteur.
Par ailleurs, le style adopté par R. Kauffer, concis, précis et abondant en faits, plonge pleinement le lecteur dans les époques, et donc dans les récits. Les histoires sont courtes – une dizaine de pages en moyenne – mais exhaustives, en ce sens qu’elles apportent les clés de compréhension de la complexité de la « profession ». L’on peut ainsi très rapidement saisir, analyser, voire interpréter les faits.
L’ouvrage s’adresse à tous les publics, même si le lecteur curieux mais non spécialiste devra par moments faire preuve d’un degré d’abnégation supplémentaire tant les précisions et les acronymes sont parfois abondants. De plus, il peut aussi bien se lire comme un divertissement que comme une mini-encyclopédie de l’espionnage, ou encore comme un recueil de courtes biographies des 55 protagonistes référencés.
En conclusion, ce livre s’avère conforme à l’attente que l’on pourrait en avoir : des histoires brèves, mais véritablement étayées et développées permettant de comprendre les tenants et les aboutissants, et rendues fluides par le style concis et précis de l’auteur. En revanche, les révélations sur des affaires d’espionnage récentes sont rares. Et si certains lecteurs pouvaient s’en trouver déçus, l’on ne peut reprocher à l’auteur, qui a fait le choix de la précision, de ne pas traiter d’événements comportant des détails encore approximatifs. Ces affaires menées dans l’ombre mettent, en effet, bien du temps à révéler tous leurs secrets.