See English version below « Ça s’est passé comme ça ». Ceci...
Le Nouveau Capitalisme asiatique. Le modèle japonais
Bernard Stevens Louvain-la-Neuve, Academia-Bruylant, 2010, 122 p.
Les multiples études portant sur la montée en puissance économique de l’Asie orientale, la Chine en tête, comparent souvent le dynamisme de Pékin aux difficultés que rencontrent les puissances occidentales et à ce qu’elles décrivent comme le déclin du modèle japonais. Dans un essai bref et d’une pertinence remarquable, à la riche documentation, Bernard Stevens va à contre-courant de cette idée reçue. Pour lui, le nouveau capitalisme asiatique puise ses origines au Japon, qui s’impose ainsi comme un véritable moteur d’un modèle de développement et de croissance dont les succès semblent encore loin de s’estomper. Des économies émergentes comme la Chine seraient ainsi davantage inspirées par le Japon que par les autres grandes puissances économiques. Autre idée reçue que l’auteur combat avec force : le Japon s’est, sur les questions économiques, détourné de l’Occident dès l’amorce de son « miracle », pour imposer son propre modèle, emprunt de spécificités asiatiques.
Dans ces conditions, plutôt que de parler de déclin du Japon, il serait souhaitable de s’interroger sur la portée de son action. En étudiant les présupposés idéologiques de ce modèle et en s’interrogeant à la fois sur la pérennité de l’exception japonaise et sur sa capacité à séduire d’autres économies, Bernard Stevens signe ici un ouvrage qui fera date, en ce qu’il ouvre de nouvelles perspectives dans l’étude des sociétés asiatiques et de leur inexorable montée en puissance.