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Le monde à l’horizon 2050
Par la Fondation Prospective et Innovation - Futuribles International - Paris, Ginkgo Éditeur, 2017, 263p.
Cet ouvrage est une synthèse rédigée par Philippe Rotte à partir du Forum des Futurs, organisé en novembre 2016 pour célébrer le trentième anniversaire du Futuroscope. Il a été édité sous l’impulsion de Jean-Pierre Raffarin et d’Hugues de Jouvenel. Il a le mérite d’une grande clarté dans l’écriture et apporte divers éclairages sur les grands chantiers à venir : changements climatiques, transformations technologiques, poussée démographique, enjeux géopolitiques. Il cherche à explorer les futurs possibles. L’ouvrage vise ainsi à dépasser l’immédiat ou le présentisme, qui n’a pas d’histoire, et donc pas de futur. Il refuse l’empire de l’empirie et privilégie des éclairages pluridisciplinaires où le qualitatif domine. Comme le rappelle Hugues de Jouvenel dans l’introduction, il s’agit de « comprendre les transformations en cours, explorer les futurs possibles, débattre des enjeux d’avenir, concevoir des politiques et des stratégies intégrant le temps long » (p. 5).
Ce livre explore plusieurs futurs possibles d’un point de vue géopolitique. Le contexte actuel est celui du ralentissement, de la démondialisation, du retour d’un refoulé débridé où le clan, le fief, la famille dominent. L’ouvrage reprend la question de Régis Debray : « La notion de tribu est-elle l’avenir du postmoderne ? » Mais dans le même temps, l’on observe l’éveil des populations, de la société civile, de différents réseaux, ainsi qu’un renforcement des régimes autoritaires. Les États-Unis se caractérisent par un ordre règlementaire léonin. La Chine modifie les interdépendances à son profit, en commençant par l’Asie, puis l’Eurasie (projet « One Belt, One Road »). Certains mouvements issus des pays pétroliers ont l’ambition de califat sur le monde islamique. L’Afrique pèse du poids de sa bombe démographique. L’Europe, en revanche, fait face un risque d’éclatement et à un repli nationaliste : de porteuse, elle est devenue poreuse ; elle vit sur ses acquis face aux États-Unis, à la Chine, à la Russie et aux autres émergents qui, eux, se projettent dans le futur.
Confrontant les regards de spécialistes et généralistes, l’ouvrage explore également plusieurs enjeux à l’horizon 2050, tels que la mobilité africaine, le droit des affaires, le travail, les influences de la culture, l’anticipation des risques, les métamorphoses du fait associatif ou les organisations humanitaires. Ne se voulant pas un ouvrage scientifique de prospective reposant sur des modèles, une méthodologie rigoureuse ou la construction de scenarii, il vise davantage à susciter la réflexion et l’action dans un monde incertain. En ce sens, il privilégie certains éclairages et questionnements sur des transformations fractales. Il exprime, enfin, une interrogation : saturés d’éclairages, ne marchons-nous pas désormais aveugles vers un futur opaque ?
Ce livre explore plusieurs futurs possibles d’un point de vue géopolitique. Le contexte actuel est celui du ralentissement, de la démondialisation, du retour d’un refoulé débridé où le clan, le fief, la famille dominent. L’ouvrage reprend la question de Régis Debray : « La notion de tribu est-elle l’avenir du postmoderne ? » Mais dans le même temps, l’on observe l’éveil des populations, de la société civile, de différents réseaux, ainsi qu’un renforcement des régimes autoritaires. Les États-Unis se caractérisent par un ordre règlementaire léonin. La Chine modifie les interdépendances à son profit, en commençant par l’Asie, puis l’Eurasie (projet « One Belt, One Road »). Certains mouvements issus des pays pétroliers ont l’ambition de califat sur le monde islamique. L’Afrique pèse du poids de sa bombe démographique. L’Europe, en revanche, fait face un risque d’éclatement et à un repli nationaliste : de porteuse, elle est devenue poreuse ; elle vit sur ses acquis face aux États-Unis, à la Chine, à la Russie et aux autres émergents qui, eux, se projettent dans le futur.
Confrontant les regards de spécialistes et généralistes, l’ouvrage explore également plusieurs enjeux à l’horizon 2050, tels que la mobilité africaine, le droit des affaires, le travail, les influences de la culture, l’anticipation des risques, les métamorphoses du fait associatif ou les organisations humanitaires. Ne se voulant pas un ouvrage scientifique de prospective reposant sur des modèles, une méthodologie rigoureuse ou la construction de scenarii, il vise davantage à susciter la réflexion et l’action dans un monde incertain. En ce sens, il privilégie certains éclairages et questionnements sur des transformations fractales. Il exprime, enfin, une interrogation : saturés d’éclairages, ne marchons-nous pas désormais aveugles vers un futur opaque ?