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La Chine aujourd’hui. Dynamiques domestiques et internationales
par Paul André (dir.) - Villeneuve d'Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2014, 225p.
La Chine, désormais première puissance économique mondiale en produit intérieur brut (PIB) en parité de pouvoir d’achat (PPA), est sans surprise l’objet de toutes les attentions. Le conditionnel reste cependant de rigueur, car si cet indicateur, certes utile, place en effet la Chine en tête, le PIB nominal reste toujours à l’avantage des États-Unis. Mais l’important n’est pas là. Le fait que Pékin devance désormais Washington à la fois dans les échanges commerciaux et en PIB en PPA est un événement qui peut être qualifié d’aboutissement après trois décennies de croissance exceptionnelle, au point que certains observateurs américains font état d’un véritable tremblement de terre capable de bouleverser l’ordre mondial. Ce tremblement de terre aura nécessairement – et a déjà – des conséquences de poids sur les équilibres économiques, sociaux et même politiques en Asie orientale.
C’est dans ce contexte à la fois singulier et prévisible que s’inscrit la démarche de cet ouvrage collectif, sous la direction de Paul André, qui explore surtout l’angle économique de la « donne chinoise » dans son environnement régional, ainsi que ses répercussions à l’international. Les différents chapitres partent du constat que la Chine a profondément changé depuis les réformes économiques engagées au début des années 1980. Ils posent de ce fait la question des évolutions structurelles durant trois décennies et s’interrogent sur leurs résultats, à l’heure où la Chine voit son modèle de développement à la fois la guider vers les sommets mais aussi marquer le pas. Le « miracle chinois » est-il ainsi fortement inspiré par les modèles asiatiques, notamment japonais, coréens et taïwanais, ou est-il propre au régime ? Les spécificités chinoises sont-elles, dans ce cas, un avantage ou un des principaux handicaps ? En d’autres termes, le lien entre le développement économique et la résilience du régime politique pose-t-il potentiellement problème dès lors que la Chine s’affiche comme première puissance économique mondiale, ou suggère-t-il au contraire l’affirmation d’un modèle d’un nouveau type, souvent qualifié de « consensus de Pékin » ?
Ces questionnements s’inscrivent dans une vaste réflexion, qui porte sur de nombreux points, concernant à la fois la pertinence de l’évocation d’un modèle chinois, les dynamiques internes – avec notamment la question des équilibres sociaux et culturels entre les différentes minorités – qui caractérisent cet immense pays, la relation avec le voisinage et notamment « l’autre Chine », Taïwan, avec qui le rapprochement suscite à la fois espoirs et inquiétudes, et bien entendu l’impact que peut avoir la nouvelle donne chinoise sur la scène internationale. Sur ce dernier point, la question de l’émergence d’une nouvelle superpuissance est bien posée, de même que ses enjeux, et la manière avec laquelle elle est à la fois porteuse de facteurs d’équilibre et de déséquilibre. Il est difficile, voire impossible, d’être exhaustif sur des questions qui seront parmi les plus sensibles dans les relations internationales dans les prochaines décennies. Mais cet ouvrage ouvre d’excellentes pistes de réflexion, pose des questions essentielles et ne tombe ni dans la contemplation béate ni dans la critique systématique. En ce sens, il constitue un outil précieux et utile.
C’est dans ce contexte à la fois singulier et prévisible que s’inscrit la démarche de cet ouvrage collectif, sous la direction de Paul André, qui explore surtout l’angle économique de la « donne chinoise » dans son environnement régional, ainsi que ses répercussions à l’international. Les différents chapitres partent du constat que la Chine a profondément changé depuis les réformes économiques engagées au début des années 1980. Ils posent de ce fait la question des évolutions structurelles durant trois décennies et s’interrogent sur leurs résultats, à l’heure où la Chine voit son modèle de développement à la fois la guider vers les sommets mais aussi marquer le pas. Le « miracle chinois » est-il ainsi fortement inspiré par les modèles asiatiques, notamment japonais, coréens et taïwanais, ou est-il propre au régime ? Les spécificités chinoises sont-elles, dans ce cas, un avantage ou un des principaux handicaps ? En d’autres termes, le lien entre le développement économique et la résilience du régime politique pose-t-il potentiellement problème dès lors que la Chine s’affiche comme première puissance économique mondiale, ou suggère-t-il au contraire l’affirmation d’un modèle d’un nouveau type, souvent qualifié de « consensus de Pékin » ?
Ces questionnements s’inscrivent dans une vaste réflexion, qui porte sur de nombreux points, concernant à la fois la pertinence de l’évocation d’un modèle chinois, les dynamiques internes – avec notamment la question des équilibres sociaux et culturels entre les différentes minorités – qui caractérisent cet immense pays, la relation avec le voisinage et notamment « l’autre Chine », Taïwan, avec qui le rapprochement suscite à la fois espoirs et inquiétudes, et bien entendu l’impact que peut avoir la nouvelle donne chinoise sur la scène internationale. Sur ce dernier point, la question de l’émergence d’une nouvelle superpuissance est bien posée, de même que ses enjeux, et la manière avec laquelle elle est à la fois porteuse de facteurs d’équilibre et de déséquilibre. Il est difficile, voire impossible, d’être exhaustif sur des questions qui seront parmi les plus sensibles dans les relations internationales dans les prochaines décennies. Mais cet ouvrage ouvre d’excellentes pistes de réflexion, pose des questions essentielles et ne tombe ni dans la contemplation béate ni dans la critique systématique. En ce sens, il constitue un outil précieux et utile.