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Économie des matières premières
Par Pierre-Noël Giraud et Timothée Ollivier - Paris, La Découverte, coll. "Repères", 2015, 122p.
Longtemps présentée comme le cœur des préoccupations des économistes des matières premières, la rareté apparaît désormais comme secondaire face à des questions comme la rentabilité des investissements. « Nous n’avons pas de problèmes de ressources rares, nous n’avons que des problèmes de “poubelles” pleines. Les ressources naturelles sont en réalité très mal nommées. Les “épuisables” ne le sont pas à l’horizon de la décroissance démographique et du progrès technique qui nous attend » (p. 119). Tel est du moins le résultat auquel parviennent, entre autres apports, Pierre-Noël Giraud et Timothée Ollivier au terme de leur ouvrage « consacré à l’analyse économique du secteur primaire et du fonctionnement des marchés de matières premières » (p. 8).
Après avoir présenté un aperçu historique et géographique de la consommation et des échanges liés aux matières premières, les auteurs se concentrent sur les questions de la formation des prix, des marchés dérivés et de la spéculation, ainsi que sur les problématiques en lien avec l’instabilité des prix. Le lecteur est alors amené, à travers des exemples illustrés, à comprendre les mécanismes de l’offre et de la demande, tout comme les décisions d’investissement régissant le secteur des matières premières.
Au-delà de ces questionnements relatifs à la compréhension des marchés et aux contrats, les auteurs ouvrent également la discussion concernant des débats autour de la « rareté » de certaines matières premières et des liens entre l’exploitation de ces ressources et les enjeux du développement durable. L’une des thématiques abordées en ce sens concerne la difficulté liée à l’absence de taux d’actualisation de long terme afin de rendre compte de « l’équité intergénérationnelle » (p. 56) dans le calcul des prix des matières premières. Une telle approche permettrait d’intégrer les besoins des générations à venir dans le calcul des prix d’aujourd’hui, ce qui permettrait de mettre l’accent sur les questions de durabilité des matières premières au-delà de trente ans.
Néanmoins, Pierre-Noël Giraud et Timothée Ollivier insistent sur le fait que la « “rareté croissante” des ressources épuisables de carbone fossile n’est qu’une illusion » (p. 119). En effet, ils démontrent que des investissements dans la recherche de nouveaux gisements au-delà de trente ans seraient très risqués du point de vue de leur profitabilité et que l’on serait, par conséquent, encore loin d’avoir puisé dans toutes les ressources disponibles. Ils remettent ainsi en cause le raisonnement malthusien qui a longtemps alimenté les travaux économiques sur les matières premières. À ce titre, les auteurs mobilisent les projections de croissance démographique publiées par les Nations unies, afin de souligner l’idée de la fin de cette approche malthusienne de l’économie des matières premières, à la suite de la stagnation, puis la diminution de la population mondiale prévue pour la fin du siècle.
L’ouvrage présente donc, dans son ensemble, une introduction générale et accessible des enjeux liés à l’économie des matières premières, tout en ouvrant des débats allant au-delà des mécanismes déterminant l’offre et la demande.
Après avoir présenté un aperçu historique et géographique de la consommation et des échanges liés aux matières premières, les auteurs se concentrent sur les questions de la formation des prix, des marchés dérivés et de la spéculation, ainsi que sur les problématiques en lien avec l’instabilité des prix. Le lecteur est alors amené, à travers des exemples illustrés, à comprendre les mécanismes de l’offre et de la demande, tout comme les décisions d’investissement régissant le secteur des matières premières.
Au-delà de ces questionnements relatifs à la compréhension des marchés et aux contrats, les auteurs ouvrent également la discussion concernant des débats autour de la « rareté » de certaines matières premières et des liens entre l’exploitation de ces ressources et les enjeux du développement durable. L’une des thématiques abordées en ce sens concerne la difficulté liée à l’absence de taux d’actualisation de long terme afin de rendre compte de « l’équité intergénérationnelle » (p. 56) dans le calcul des prix des matières premières. Une telle approche permettrait d’intégrer les besoins des générations à venir dans le calcul des prix d’aujourd’hui, ce qui permettrait de mettre l’accent sur les questions de durabilité des matières premières au-delà de trente ans.
Néanmoins, Pierre-Noël Giraud et Timothée Ollivier insistent sur le fait que la « “rareté croissante” des ressources épuisables de carbone fossile n’est qu’une illusion » (p. 119). En effet, ils démontrent que des investissements dans la recherche de nouveaux gisements au-delà de trente ans seraient très risqués du point de vue de leur profitabilité et que l’on serait, par conséquent, encore loin d’avoir puisé dans toutes les ressources disponibles. Ils remettent ainsi en cause le raisonnement malthusien qui a longtemps alimenté les travaux économiques sur les matières premières. À ce titre, les auteurs mobilisent les projections de croissance démographique publiées par les Nations unies, afin de souligner l’idée de la fin de cette approche malthusienne de l’économie des matières premières, à la suite de la stagnation, puis la diminution de la population mondiale prévue pour la fin du siècle.
L’ouvrage présente donc, dans son ensemble, une introduction générale et accessible des enjeux liés à l’économie des matières premières, tout en ouvrant des débats allant au-delà des mécanismes déterminant l’offre et la demande.