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Beyrouth, l’enfer des espions
Jean-René Belliard Paris, Nouveau monde éditions, 2010, 655 p.
Il faut le préciser, le titre, Beyrouth, l’enfer des espions, ne correspond pas intégralement au contenu de l’ouvrage. Le lecteur qui s’attend à trouver des chapitres décrivant en détail des opérations dignes des romans d’espionnage sera… déçu. Mais il pourra trouver une description d’ensemble et somme toute chronologique de la guerre du Liban, de sa genèse (chapitres I à VIII) aux évènements qui ont causés l’embrasement du pays des cèdres (chapitres IX à XVII), et surtout à la « prolongation » de cette guerre, qui ne dit pas son nom, entre le Hezbollah et Israël (chapitres XVIII à XXII).
Jean-René Belliard décrit en 22 chapitres le déroulement de la guerre dans ce pays et le rôle des différents acteurs. Ceux qui souhaitent lire des pages sur « l’espionnage » n’auront qu’à se référer au chapitre XII (l’opération Antigone) qui décrit l’intervention de la France au Liban.
Excepté ce chapitre relatif à l’espionnage, l’auteur réussi un véritable tour de force en essayant de clarifier le rôle des différents acteurs au Liban : les fédayins palestiniens, les militaires syriens, leurs services de renseignements (Moukhabarat), les phalangistes chrétiens, les pasdarans iraniens, les Américains, les Russes, les Français, le Hezbollah, l’armée israélienne et les agents du Mossad.
Certains chapitres de l’ouvrage sont très instructifs, notamment celui concernant la chute du camp palestinien de « Tall ez-Zaatar » (chapitre XI) où le lecteur découvrira la cruauté de ce conflit insensé. Mais l’on pourrait s’étonner dans ce cas de l’absence d’un chapitre consacré à Sabra et Chatila. Pour ne citer que cet exemple.
Pour bien comprendre ces pages, il faudra posséder une solide connaissance du conflit libanais, compliqué à l’extrême, entre les différentes milices, les politiciens qui retournent leur veste, les chefs qui changent de camps et les évènements qui s’enchaînent sans arrêt.
Beyrouth, l’enfer des espions, on l’aura compris, couvre une période étendue de la guerre au Liban, et cela oblige malheureusement l’auteur à détailler certains évènements et à aborder rapidement d’autres, avec en arrière-plan une évolution géopolitique du monde et du Moyen-Orient (chute de l’URSS, attentats du 11-Septembre, occupation de l’Irak, etc.) qui n’est pas étrangère à la situation politique au Liban.
À noter que l’ouvrage contient en annexes une liste des principaux noms, cités par nationalité, qui pourrait venir en aide au lecteur égaré par les trop nombreux noms des différents acteurs du conflit libanais.