Aux sources de l’Amérique
Corine Lesnes Paris, Buchet Chastel, 2008
Les Pères Fondateurs sont à la mode outre-Atlantique. De Washington à Jefferson, en passant par Hamilton ou Adams, les pères de la nation américaine, qui rédigèrent la constitution démocratique la plus ancienne encore en vigueur, sont un repère pour des Américains inquiets pour leur avenir et celui de leur pays. Une source d’inspiration autant qu’une référence à laquelle se rattacher à un moment difficile. Il suffit de se rendre à Washington DC pour prendre la mesure de l’omniprésence des premiers dirigeants américains. Et de manière traditionnelle, les élections présidentielles américaines offrent l’occasion d’un réexamen en profondeur des fondements de la nation, et à ce titre, les Pères Fondateurs sont fréquemment cités et analysés en détail. Publications, études, ou tout simplement mentions dans des discours politiques, sont ainsi à l’ordre du jour. Mais l’élection 2008, souvent qualifiée d’historique, fut à cet égard encore plus marquante que les précédentes. Crise économique, remise en question de la puissance américaine : autant de raisons pour les Américains de se pencher sur leur passé, et de voir comment leurs ancêtres ont su mettre de côté leurs divergences (les rapports Hamilton-Jefferson sont ici très largement traités) pour mettre leur savoir-faire au service de la construction de leur nation.
Un ouvrage plaisant à lire, qui rappelle à ceux qui doutent encore que les États-Unis, trop souvent raillés de n’avoir pas d’histoire, regardent fréquemment vers leur passé pour trouver des réponses aux problèmes actuels. L’occasion aussi de revenir aux sources de l’histoire américaine, et de faire quelques détours qui apportent de nouveaux éclairages sur les origines de la démocratie américaine. On y découvre ainsi les convictions profondes des Pères fondateurs, le plus souvent rendues publiques dans les textes qu’ils produisirent parfois en très grand nombre. On y découvre aussi que, dès cette époque, les relations avec la France étaient déjà difficiles, et faites d’admiration réciproque autant que de répulsion.