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Atlas du Brésil. Promesses et défis d’une puissance émergente
par Olivier Dabène et Frédéric Louault - Paris, Autrement, 2013, 95 p.
La consultation de cet atlas synthétique et interdisciplinaire, divisé en parties thématiques complémentaires (histoire, économie, environnement, culture, politique, etc.), et étayé de 120 cartes et infographies, permet de mieux appréhender les principaux défis d’un pays que Stefan Zweig proclamait « terre d’avenir » des 1941, quelques mois avant son suicide à Petrópolis en février 1942. Le Brésil, « en plein boom économique » (p. 32), constitue l’un des principaux pays émergents. Il désigne le « B » de l’acronyme BRIC (Brésil, Russie Inde, Chine, rejoints en 2011 par l’Afrique du Sud), inventé par l’économiste de la banque américaine Goldman Sachs Jim O’Neill en 2001, et participe pleinement, en tant que locomotive de l’Amérique latine, au « mouvement global de déplacement du centre de gravité du monde » (p. 91).
Sixième puissance économique de la planète depuis 2011, le Brésil entreprend de se projeter dans le monde en développant des relations Sud-Sud (Amérique latine, Afrique et Moyen- Orient), stratégie possible grâce à une politique d’assainissement des fondamentaux économiques menée par Fernando Henrique Cardoso (1995- 2002). Toutefois, selon les auteurs, le « Brésil est un pays déroutant, nourri par les paradoxes » (p. 9), qu’il est facile de caractériser à travers le prisme de poncifs et de clichés pour le moins déformateurs. L’intérêt principal de l’ouvrage est, en effet, d’aller au-delà du côté « tudo bem » du pays (football, plages, carnaval, etc.), afin de lever le voile sur ses problèmes les plus prégnants (déséquilibres régionaux, inégalités sociales, mixité culturelle, etc.). Sa force principale réside autant dans la mise en perspective historique – l’ouvrage couvre la période de 1500 à nos jours – des problèmes auxquels sont et seront confrontés le gouvernement de Dilma Roussef (2010-) et ses successeurs (la lutte contre la pauvreté, la démocratisation de la santé et de l’éducation, l’accès à la terre, la lutte contre la corruption et la violence, etc.) que dans la qualité des infographies, claires, précises et didactiques. Un aspect frappant de l’affirmation de la puissance brésilienne réside, depuis la présidence Lula (2002- 2010), dans la capacité à se projeter à l’international avec le pragmatisme comme idée-force de la diplomatie brésilienne : relations nourries avec la Chine, promotion de candidatures brésiliennes à des postes prestigieux comme la direction de l’Organisation mondiale du commerce (OMC, Roberto Azevêdo), position ambiguë sur les questions environnementales (déforestation de l’Amazonie, développement des biocarburants), etc.
À court terme, les principaux événements mondiaux au Brésil ont trait à la diplomatie sportive, avec l’organisation de la Coupe du monde de football du 12 juin au 13 juillet 2014 et celle des Jeux olympiques en 2016 à Rio de Janeiro. Avant que l’éclairage de l’actualité mondiale ne soit braqué sur le Brésil, la lecture de cet Atlas du Brésil autorise ainsi le lecteur à pointer les failles potentielles du colosse d’Amérique latine, qui pourraient se révéler plus saillantes à l’aune des événements à venir. À noter que les amateurs de samba et de musique brésilienne en général ne seront pas déçus, avec une sélection musicale de qualité proposée sur chaque double page de l’ouvrage.
Sixième puissance économique de la planète depuis 2011, le Brésil entreprend de se projeter dans le monde en développant des relations Sud-Sud (Amérique latine, Afrique et Moyen- Orient), stratégie possible grâce à une politique d’assainissement des fondamentaux économiques menée par Fernando Henrique Cardoso (1995- 2002). Toutefois, selon les auteurs, le « Brésil est un pays déroutant, nourri par les paradoxes » (p. 9), qu’il est facile de caractériser à travers le prisme de poncifs et de clichés pour le moins déformateurs. L’intérêt principal de l’ouvrage est, en effet, d’aller au-delà du côté « tudo bem » du pays (football, plages, carnaval, etc.), afin de lever le voile sur ses problèmes les plus prégnants (déséquilibres régionaux, inégalités sociales, mixité culturelle, etc.). Sa force principale réside autant dans la mise en perspective historique – l’ouvrage couvre la période de 1500 à nos jours – des problèmes auxquels sont et seront confrontés le gouvernement de Dilma Roussef (2010-) et ses successeurs (la lutte contre la pauvreté, la démocratisation de la santé et de l’éducation, l’accès à la terre, la lutte contre la corruption et la violence, etc.) que dans la qualité des infographies, claires, précises et didactiques. Un aspect frappant de l’affirmation de la puissance brésilienne réside, depuis la présidence Lula (2002- 2010), dans la capacité à se projeter à l’international avec le pragmatisme comme idée-force de la diplomatie brésilienne : relations nourries avec la Chine, promotion de candidatures brésiliennes à des postes prestigieux comme la direction de l’Organisation mondiale du commerce (OMC, Roberto Azevêdo), position ambiguë sur les questions environnementales (déforestation de l’Amazonie, développement des biocarburants), etc.
À court terme, les principaux événements mondiaux au Brésil ont trait à la diplomatie sportive, avec l’organisation de la Coupe du monde de football du 12 juin au 13 juillet 2014 et celle des Jeux olympiques en 2016 à Rio de Janeiro. Avant que l’éclairage de l’actualité mondiale ne soit braqué sur le Brésil, la lecture de cet Atlas du Brésil autorise ainsi le lecteur à pointer les failles potentielles du colosse d’Amérique latine, qui pourraient se révéler plus saillantes à l’aune des événements à venir. À noter que les amateurs de samba et de musique brésilienne en général ne seront pas déçus, avec une sélection musicale de qualité proposée sur chaque double page de l’ouvrage.