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Après la COP21. Géopolitiques de la transition énergétique
Par Benoît Mafféï et Rodolphe Greggio - Paris, Technip, 2016, 355p.
L’exploitation des ressources énergétiques présentes sur Terre place les hommes dans une situation concurrentielle qui s’intensifie en fonction de l’accroissement de la pression démographique et du développement économique. Elle se trouve ainsi confrontée à une double limite : leur rareté et les atteintes portées aux environnements naturels. Alors que les décennies qui ont suivi les Trente Glorieuses furent dominées par l’angoisse de la « fin du pétrole » et l’épuisement des matières premières, le tournant du troisième millénaire voit s’imposer une réflexion plus globale, centrée sur l’impact en matière de changement climatique et donnant lieu à l’organisation de réunions internationales de plus en plus médiatisées, à l’image de la COP21.
Les ressources fossiles sont, en effet, soumises à une contrainte de finitude. Les réserves exploitables de pétrole seront épuisées d’ici un siècle, ce qui signifie que dans une cinquantaine d’années, le cours du brut aura atteint des niveaux si élevés qu’ils empêcheront la poursuite de tout développement économique, provoquant des déséquilibres macro-économiques internationaux belligènes.
La transition énergétique est donc l’un des principaux défis de ce début de siècle. Elle répond au double impératif de trouver des sources alternatives permettant de remédier à l’épuisement des énergies non renouvelables, et de limiter le recours aux énergies carbonées afin de diminuer les émissions de gaz à effet de serre. C’est un processus long, très complexe et à l’issue incertaine, dont l’avenir de l’humanité est tributaire.
Pour les auteurs, chercheurs indépendants, sauf à admettre d’un côté une augmentation insupportable des températures ou, de l’autre, à imaginer un scénario de décroissance volontaire, la solution ne peut venir que d’une rupture technologique, notamment dans le domaine des nouvelles énergies renouvelables et en matière de fusion et de fission nucléaire, voire dans la filière de l’hydrogène.
Établissant le constat que la mondialisation n’a été rendue possible que par un recours accru aux énergies carbonées, l’ouvrage s’articule autour du concept-clé de transition énergétique. Les deux auteurs présentent, dans une perspective transdisciplinaire, un état des lieux raisonné de la transition énergétique. Au-delà des lieux communs, ils rappellent la nécessaire interdépendance entre énergies fossiles et renouvelables et prédisent encore un bel avenir aux énergies carbonées. Ils soulignent les progrès réalisés et les domaines où la marge de progression est encore grande, comme celui de l’efficacité énergétique.
L’ouvrage dresse, dans un premier temps, un bilan énergétique critique de la mondialisation, avant de développer l’entrée progressive des sociétés dans une ère d’après-pétrole. Il consacre ensuite plusieurs chapitres au développement contrasté des énergies renouvelables, en s’attardant sur les cas de l’Allemagne, pionnière dans la voie de la transition énergétique, et de l’Afrique, pour laquelle elle constitue une opportunité majeure. Un dernier chapitre est consacré aux « énergies du futur », aux incertitudes autour de l’avenir du nucléaire et aux hypothétiques nouvelles énergies.
Après la COP21 consiste ainsi en un tableau très complet des solutions économiques et technologiques offertes par les différentes sources d’énergie, et susceptibles de répondre à la fois aux enjeux de rareté énergétique et de déséquilibre écologique. Il a le mérite de décrire de manière à la fois précise et pédagogique les tentatives réalisées, les réussites partielles, les limites rencontrées, et ce dans une perspective non pas purement technique mais avant tout géostratégique. Publié aux lendemains de l’accord de Paris de décembre 2015, cet ouvrage dresse la feuille de route du chemin qui reste à parcourir dans le domaine des problématiques énergétiques, encore largement éludées des négociations autour du réchauffement climatique.
Les ressources fossiles sont, en effet, soumises à une contrainte de finitude. Les réserves exploitables de pétrole seront épuisées d’ici un siècle, ce qui signifie que dans une cinquantaine d’années, le cours du brut aura atteint des niveaux si élevés qu’ils empêcheront la poursuite de tout développement économique, provoquant des déséquilibres macro-économiques internationaux belligènes.
La transition énergétique est donc l’un des principaux défis de ce début de siècle. Elle répond au double impératif de trouver des sources alternatives permettant de remédier à l’épuisement des énergies non renouvelables, et de limiter le recours aux énergies carbonées afin de diminuer les émissions de gaz à effet de serre. C’est un processus long, très complexe et à l’issue incertaine, dont l’avenir de l’humanité est tributaire.
Pour les auteurs, chercheurs indépendants, sauf à admettre d’un côté une augmentation insupportable des températures ou, de l’autre, à imaginer un scénario de décroissance volontaire, la solution ne peut venir que d’une rupture technologique, notamment dans le domaine des nouvelles énergies renouvelables et en matière de fusion et de fission nucléaire, voire dans la filière de l’hydrogène.
Établissant le constat que la mondialisation n’a été rendue possible que par un recours accru aux énergies carbonées, l’ouvrage s’articule autour du concept-clé de transition énergétique. Les deux auteurs présentent, dans une perspective transdisciplinaire, un état des lieux raisonné de la transition énergétique. Au-delà des lieux communs, ils rappellent la nécessaire interdépendance entre énergies fossiles et renouvelables et prédisent encore un bel avenir aux énergies carbonées. Ils soulignent les progrès réalisés et les domaines où la marge de progression est encore grande, comme celui de l’efficacité énergétique.
L’ouvrage dresse, dans un premier temps, un bilan énergétique critique de la mondialisation, avant de développer l’entrée progressive des sociétés dans une ère d’après-pétrole. Il consacre ensuite plusieurs chapitres au développement contrasté des énergies renouvelables, en s’attardant sur les cas de l’Allemagne, pionnière dans la voie de la transition énergétique, et de l’Afrique, pour laquelle elle constitue une opportunité majeure. Un dernier chapitre est consacré aux « énergies du futur », aux incertitudes autour de l’avenir du nucléaire et aux hypothétiques nouvelles énergies.
Après la COP21 consiste ainsi en un tableau très complet des solutions économiques et technologiques offertes par les différentes sources d’énergie, et susceptibles de répondre à la fois aux enjeux de rareté énergétique et de déséquilibre écologique. Il a le mérite de décrire de manière à la fois précise et pédagogique les tentatives réalisées, les réussites partielles, les limites rencontrées, et ce dans une perspective non pas purement technique mais avant tout géostratégique. Publié aux lendemains de l’accord de Paris de décembre 2015, cet ouvrage dresse la feuille de route du chemin qui reste à parcourir dans le domaine des problématiques énergétiques, encore largement éludées des négociations autour du réchauffement climatique.