Sophie BEAU, co-fondatrice et directrice générale de SOS Méditerranée
Caroline IZAMBERT, docteure en sciences sociales de l’EHESS
Michaël NEUMAN, coordinateur et directeur d’études au Centre de recherche sur l’action et les savoirs humanitaires (Crash) de Médecins sans frontières
Alfred SPIRA, médecin, bénévole pour Médecins du monde et administrateur de l’association Tous Migrants
Animée par
Jean-François CORTY, vice-président de Médecins du monde, chercheur associé à l’IRIS
Le 15 novembre dernier, les autorités italiennes ont ordonné une immobilisation de vingt jours du navire de sauvetage humanitaire Ocean Viking de l’association SOS Méditerranée et lui ont imposé une amende de 3300 euros. Cette action s’inscrit dans une défiance progressive entre les organisations humanitaires, parfois qualifiées par certains acteurs politiques de « complices des passeurs », et l’Europe. Près de 30 000 morts sont recensés ces dix dernières années en mer Méditerranée devenue cimetière marin. De fait, la baisse des voies légales, conséquences de politiques migratoires européennes, accentuent la dangerosité des parcours migratoires. Dans ces conditions, quelles sont les modalités opérationnelles des associations de sauvetage en mer ? Leurs contraintes dans un environnement politique restrictif ? Quelles entraves à l’action humanitaire sur les enjeux d’accès aux soins et aux droits des personnes en situation administrative précaire en Europe ? Il s’agira d’interroger l’impact et les perspectives de cette criminalisation de l’aide sur l’espace humanitaire en terre démocratique.