En 2019, la Cour pénale internationale (CPI) s’est distinguée par deux décisions qui ont soulevé de nombreuses critiques : l’acquittement le 15 janvier 2019 de Laurent Gbagbo, ancien président de la République de Côte d’Ivoire, et de l’un de ses anciens ministres, Charles Blé Goudé, et la décision, le 12 avril 2019, de ne pas autoriser l’ouverture d’une enquête pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité présumés perpétrés en Afghanistan, demandée par la procureure qui entendait, entre autres, investiguer sur les possibles exactions commises par des soldats états-uniens.
Dans les deux cas, ces critiques se sont concentrées pour les unes sur la crédibilité de la Cour à juger des crimes les plus graves et à rendre justice aux victimes, pour les autres sur la légitimité de la juridiction. Là réside le paradoxe de l’action de la CPI : faire l’objet de critiques tous azimuts par des acteurs aux attentes, aux ambitions et aux intérêts diamétralement opposés. Ces critiques, qui ont accompagné la formation de la CPI, opèrent aujourd’hui dans un contexte international renouvelé, et dévoilent également une autre réalité, celle du procès en illégitimité non pas seulement de la CPI, mais de l’idée même de justice pénale internationale.
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