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L’inadéquation entre un système international mondialisé, extractiviste et le système Terre conduit à des risques en cascade, systémiques, existentiels, induits par la mondialisation et les interdépendances structurantes. Le dépassement de certaines limites préfigure le déclenchement de chocs, de crises et de soubresauts du système international et pourrait entraîner une redéfinition par certains acteurs, dont les États, de la vision qu’ils ont du monde, de leurs stratégies et de leurs intérêts. Dès lors, comment les acteurs géopolitiques qui structurent le monde contemporain – un monde sans limites, fondé sur la recherche de croissance – font-ils face au caractère fini et épuisable de la planète ?
La géopolitique du basculement se veut une étude des interactions entre le basculement du système Terre, l’effondrement des systèmes sociopolitiques et le basculement du système Monde – autrement dit, du système international. Le basculement a pour visée d’illustrer le passage d’un état à un autre du système Terre. Ce renversement du monde physique tel que nous le connaissons, c’est le dérèglement rapide, ponctué d’à-coups, de l’équilibre observé sur ces derniers millénaires et l’entrée définitive et irréversible dans un nouvel état. Si nous en saisissons quelques grandes caractéristiques, dont une part importante s’avère délétère pour l’humanité, ce basculement terrestre a aussi pour marqueurs de nombreuses inconnues.
Les réflexions consacrées à ces enjeux ont été divisées en deux temps. Dans un premier temps, les contributions s’attachent à éclairer la prise en charge, par le système international, du basculement du système Terre. Dans un second temps, elles cherchent à étudier les risques d’un basculement de l’ordre mondial, sur fond d’aggravation et d’emballement du basculement terrestre et de l’effondrement des systèmes sociopolitiques.
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