Dominique LEGLU, directrice éditoriale de Sciences et Avenir – La Recherche
L’essor du marché mondial des batteries est en train de bouleverser la géopolitique de l’énergie. Les solutions de stockage électrochimique de l’énergie constituent la clef de voûte de la mobilité électrique et de l’intégration des énergies intermittentes. Mais les technologies lithium-ion alimentent une nouvelle course aux matières premières. Nickel, manganèse, cobalt et lithium : ces minerais sont au cœur des batteries les plus utilisées dans l’industrie automobile. Au niveau industriel, les rapports de forces sont en train de se durcir pour contrôler plusieurs maillons de la chaîne de valeur. L’Union européenne a lancé deux plans de plus de 6 milliards d’euros pour localiser des méga-usines sur son territoire et concurrencer la Chine. Dans ce contexte, quel est le grand jeu de la nouvelle géopolitique des minerais ? Quels sont les rapports de forces de l’industrie mondiale des batteries ? Et dans quelle mesure l’électrification des usages va reconfigurer la stratégie des acteurs traditionnels du pétrole et du gaz