L’épidémie de covid-19 a occasionné plus de six millions de morts dans le monde, dont deux en Europe. Elle a révélé la vulnérabilité des systèmes de santé, y compris ceux des pays les plus avancés en matière d’offre de soins. La France n’a pas échappé à cette réalité. Elle a vu sa souveraineté nationale d’accès aux médicaments bousculée : incapacité à produire un vaccin et exposition à des tensions d’approvisionnement toujours d’actualité sur certaines molécules. Pourtant, les acteurs de la recherche ont su produire en un temps record des vaccins, accentuant, ainsi, la fracture entre pays du « nord » solvables et ceux du « sud » qui ont su trouver, malgré tout, en la Chine et la Russie des partenaires salutaires flexibles (prix et capacité de production locale). Dans ces conditions, quelle politique du médicament, quel modèle d’innovation et de production défendre en France pour anticiper les risques de dépendance, de pression financière et de rationnement ? Par ailleurs, on questionnera la capacité des Etats à entretenir les démarches d’une diplomatie d’influence sanitaire alors même que les brevets les soumettent au bon vouloir des laboratoires pharmaceutiques en position de force. Il s’agira aussi d’interroger le rôle et les leviers du plaidoyer humanitaire pour porter à l’agenda international les médicaments comme bien commun pour l’humanité.
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