Le monde est entré dans une phase de désoccidentalisation, c’est-à-dire d’érosion irréversible de la puissance et de l’influence des pays occidentaux. Ainsi les valeurs que ces derniers continuent plus ou moins à considérer comme universelles ne parviennent plus à s’imposer ni militairement, ni politiquement, ni culturellement. Et au-delà de leurs diversités et de leurs contradictions, les puissances dites émergentes s’affirment sur la scène mondiale et cherchent à bousculer les équilibres anciens.
Dans ce cadre, la guerre d’Ukraine accélère les tendances à l’œuvre et en fait naître de nouvelles.
Mais ces dynamiques ne suffisent pas à saisir l’ensemble des processus à l’œuvre dans le monde : partout agissent en effet des sociétés vivantes dont les évolutions sont forgées notamment par des rapports de classes et des luttes internes, en régime démocratique ou autoritaire, au sein des sociétés occidentales comme dans celles du Sud.
C’est aussi le propos de cet ouvrage de faire ressortir les liens qui existent entre processus de désoccidentalisation et mouvements de contestation à travers le monde.