19.12.2024
Corée du Nord: comment peut-on abattre des missiles en plein vol ?
Presse
10 août 2017
Les Etats-Unis sont tout à fait capables de stopper ces quatre missiles. Il s’agirait de missiles de moyenne portée, et les Américains sont précisément équipés d’un système, appelé « Aegis », conçu contre les portées intermédiaires ou courtes. C’est un bouclier antimissile, et certains navires militaires déployés près de l’île en sont dotés.
Les Aegis sont actuellement, selon moi, leur meilleure arme de destruction. Ils peuvent aussi utiliser un autre bouclier, le THAAD [Terminal High Altitude Area Defense]. Celui-ci a été déployé sur l’île, mais il sera probablement moins efficace, puisque le THAAD intercepte les missiles de courte portée.
A quel moment faut-il les intercepter ?
Il existe trois phases pour stopper un missile: à son lancement; lorsqu’il atteint son niveau le plus haut dans l’air; ou lors de sa phase de retombée. Stratégiquement, le plus évident est de l’arrêter dès le départ, mais les États-Unis n’en ont actuellement pas les capacités car ils manquent de radars. Dans ce cas, le plus simple pour eux est de stopper le missile lorsqu’il est en l’air, au moment où il atteint son apogée et s’apprête à retomber sur sa cible. Les équipes disposent alors de plus de temps, puisqu’ils connaissent sa trajectoire. L’Aegis est d’ailleurs notamment conçu pour frapper à ce moment, alors que le THAAD est censé agir lors de la dernière phase.
Concrètement, une fois le missile maîtrisé, celui-ci explose-t-il dans l’air?
En utilisant l’Aegis, il n’y a aucun risque d’explosion. Les antimissiles, envoyés depuis des frégates en mer, le détruisent en plusieurs morceaux. Comme ses mécanismes s’éteignent, il n’explose pas. Les débris retombent ensuite dans l’eau. Arrêter un missile n’a rien d’exceptionnel, finalement.
Les habitants de l’île de Guam risquent-ils d’être impactés ?
La population ne devrait à priori pas être en danger, puisque la frappe se fera en mer. Ils ne ressentiront même pas la puissance de celle-ci. Ils pourront néanmoins recevoir des débris du missile, exactement comme lorsqu’un avion s’écrase. La seule différence, est si ces missiles transportent l’arme nucléaire. Là, c’est évidemment bien plus dangereux pour la population.