29.10.2024
« L’artillerie nord-coréenne peut raser Séoul en quelques heures »
Presse
14 avril 2017
L’armée nord-coréenne est organisée pour la défense du territoire, bien plus que comme une force de projection. Chaque jour, depuis 1953, le pays tout entier se prépare à une attaque de l’extérieur. C’est pour cette raison que la république démocratique compte 1 million de militaires, pour une population totale de 25 millions. A titre de comparaison, la France compte moins de 300.000 soldats pour 70 millions d’habitants. La nation tout entière est formée à la défense du territoire, tout le monde est mobilisable en permanence. Le nombre de réservistes, qui englobe une grande partie de la population, effectue des périodes d’entraînement via leur entreprise ou leur village.
Du côté du matériel, les chiffres peuvent paraître impressionnants comme, par exemple, les 4.700 chars de combat ou les 950 avions de chasse. Mais il faut bien voir que ce matériel n’est pas à la pointe de la technologie, certains datant encore de l’ère soviétique. D’où des problèmes de maintenance, de pièces détachées et même de carburant. Pour les chasseurs par exemple, les exemplaires les plus modernes sont des MiG-29, un modèle développé au début des années 1970. Le constat est le même pour les forces navales : le pays affiche 70 sous-marins mais il est incapable de faire débarquer des troupes sur les côtes de la Corée du Sud. Et ne dispose ni de porte-avions ni de croiseur. Cela étant, si un conflit survenait réellement avec le voisin du sud, l’artillerie nord-coréenne est capable de raser Séoul en quelques heures.
Après une cinquantaine de tirs de missile, Pyongyang finit-il par puiser dans ses stocks ?
Les stocks sont conséquents et on peut dire aujourd’hui que la Corée du Nord est une nation balistique crédible. Elle dispose d’un nombre important de missiles d’une portée s’échelonnant, selon les modèles, entre 300 et 1.300 kilomètres. Autant dire que ces engins, qui embarquent des charges conventionnelles, peuvent atteindre tout point en Corée du Sud et au Japon.
Le programme nucléaire est-il vraiment développé ?
Chaque année, la Corée du Nord ajoute des kilogrammes supplémentaires d’uranium enrichi pour étayer son arsenal nucléaire. Et ce, en dehors de tout contrôle de l’Agence internationale à l’énergie atomique. Depuis son arrivée au pouvoir, Kim Jong-un a déjà supervisé trois tirs. Avec, chaque fois, une gradation supplémentaire dans la sophistication technologique. Et le régime n’est pas près de dénucléariser.
Recueillis par Michel de Grandi