21.11.2024
Donald Trump est-il en mesure de faire ce qu’il dit ?
Presse
22 janvier 2017
Or ces questions de société sont inséparables des questions économiques. Et une partie du « big business » fait déjà du lobbying pour la protection de l’environnement, pour la lutte contre les discriminations, car c’est leur intérêt. Parce que le Parti démocrate est vu comme un parti d’intellectuels et de riches, les mobilisations contre Donald Trump ne pourront venir que de la société civile.
Aux États-Unis, celle-ci peut agir sur le système, y compris contre le président. Ainsi, les défenseurs des droits des homosexuels ont pu, État après État, pousser à des lois en faveur du mariage. Et le Tea Party, venu de la base conservatrice, a pu permettre le blocage des institutions. En 2013, ses élus avaient proposé de voter le relèvement du plafond de la dette en échange de la suppression de l’Obamacare. En l’absence d’accord, il y a eu un shutdown, un arrêt brusque, pendant plusieurs semaines, du fonctionnement de l’administration fédérale.
Donald Trump ne pourra pas oublier que ce sont les médias qui l’ont fait, qu’il est le produit médiatique de la téléréalité. Son mépris pourrait se retourner contre lui. Il va continuer à répandre des messages, comme sur le nombre de manifestants lors de son investiture. On sait qu’il pratique « l’hyperbole véridique » qui n’est pas, à ses yeux, une contre-vérité. N’oublions pas que les responsables de sa communication ont construit leur succès sur la théorie du complot.
Sur le plan économique, les créations d’emplois seront portées par la simple reprise actuelle de la croissance. Le protectionnisme ne sera pas un allié du « big business ». Trump ne pourra pas mettre en œuvre ses promesses, à moins de sortir des règles du commerce mondial. Car les ouvriers américains sont aussi des consommateurs…
Par ailleurs, le nouveau président devra s’emparer du « soft power », qu’il semble mépriser pour l’instant, à travers le monde de la culture, des arts, du sport. Ainsi, l’attribution des Jeux olympiques de 2024, qui se jouera entre Paris et Los Angeles, ou celle de la Coupe du monde de football de 2026 – après les controverses sur le choix de la Russie en 2022 alors qu’elle était promise aux États-Unis – seront décisives. »
Recueilli par Frédéric Mounier