18.12.2024
« Les Iraniens sont scandalisés et se sentent insultés »
Presse
30 janvier 2017
Les Iraniens se sentent insultés. Ils n’ont rien à voir avec les attentats en général, et en particulier ceux qui ont eu lieu aux États-Unis. C’est un sentiment d’injustice qui ne concerne pas seulement les autorités iraniennes, mais aussi tous les Iraniens dans le monde. Les réseaux sociaux du pays sont complètement atterrés et en colère. Beaucoup d’Iraniens se demandent pourquoi l’Arabie saoudite, avec laquelle ils sont en forte tension, et les pays du Golfe ne sont pas concernés. Être mis sur la sellette alors qu’ils combattent l’État islamique et accusent tous les jours Riyad de financer cette organisation leur paraît complètement scandaleux et invraisemblable. Ils ont l’impression d’être les bouc émissaires, bien que l’EI massacre les chiites.
Pourquoi Téhéran a-t-il également interdit l’accès de son territoire aux Américains ?
Ils appliquent la réciprocité de façon symbolique. L’Iran et les États-Unis n’ont pas de relations diplomatiques, il y a très peu d’Américains qui vont en Iran actuellement. On est dans une situation où ce sont d’abord les sanctions américaines qui interdisent aux Américains de faire du commerce avec l’Iran, donc la réponse de Téhéran ne va pas avoir un grand effet.
Cette mesure concerne surtout la diaspora iranienne. Beaucoup d’Iraniens ont la double nationalité iranienne et américaine. C’est le côté complètement inique de la décision de M. Trump. La plupart des Iraniens touchés sont des gens qui sont installés en Europe ou aux États-Unis, beaucoup de réfugiés ou des personnes qui veulent quitter l’Iran.
Pourquoi l’Iran n’a-t-il pas adopté une réaction plus dure ?
Pour l’instant, les Iraniens sont dans une phase d’attente. Le gouvernement iranien ne veut pas avoir une réaction trop violente pour ne pas s’engager dans une guerre des mots avec les États-Unis tout de suite. Il y a déjà assez de sentiments antiaméricains en Iran. Ce type de mesures pris par M. Trump ne fait que renforcer la vision, très antiaméricaine, des plus durs en Iran. C’est comme cela que le gouvernement iranien et M. Rohani, qui est plutôt modéré, voient les choses.