20.11.2024
Actualités iraniennes
Presse
12 décembre 2016
C’est la grande question que tous les diplomates, analystes et entreprises se posent. Donald Trump a effectivement critiqué et dénoncé l’accord sur le nucléaire. De plus, jusqu’à présent, on parlait de faucons plutôt anti-iran comme John Bolton ou Rudolph Gulliani pour devenir secrétaire d’Etat (Gulliani vient de renoncer). D’un autre côté, tous les candidats républicains lors de la primaire étaient contre cet accord. On dit que Donald Trump est pragmatique. Or, objectivement, cet accord est un succès dans le sens où il a permis de satisfaire les deux camps : l’Iran a eu le droit d’enrichir de l’uranium tout en donnant des garanties que son programme n’aurait pas de finalité militaire. En outre, quelle est l’alternative à cet accord ? Si les Etats-Unis le remettent unilatéralement en cause, ils perdront la confiance des Européens et les courants les plus radicaux en Iran seront renforcés et demanderont de revenir à la situation avant l’accord, quand l’Iran enrichissait à 20 %. Enfin, l’accord ne concerne pas que l’Iran et les Etats-Unis mais l’Iran et les 5+1. Il faut donc attendre mais la future position du président sur ce sujet sera décisive dans un environnement marqué par un fort courant anti-République islamique d’Iran au Congrès.
Iranian Partner : Est-ce que les Européens ont également leur mot à dire?
Evidemment. Par la force des choses, on arrive à un moment décisif pour l’Europe. Si jamais les Etats-Unis remettent en cause cet accord et commencent à sanctionner les entreprises Européennes qui veulent travailler en Iran, il faut absolument que les différents gouvernements Européens fassent front et défendent enfin les intérêts économiques et stratégiques Européens (car l’Europe a beaucoup à gagner d »un vrai partenariat stratégique avec l’Iran).
Comment la France pourrait-elle profiter d’un retrait éventuel des Américains au Moyen-Orient ?
Personnellement, je pense que tout le monde sera gagnant si les Etats-Unis et l’Iran normalisent leurs relations diplomatiques. Par ailleurs, les Européens doivent mettre en place un partenariat stratégique avec l’Iran pour d’abord défendre leurs intérêts économiques et stratégiques (comme la question des approvisionnements en gaz de l’Europe). Historiquement, il est intéressant de constater que la mise en place d’une politique étrangère Européenne s’est faite parallèlement avec la gestion de la crise du nucléaire Iranien. La logique serait que la politique étrangère Européenne continue de s’affirmer à travers l’établissement de meilleurs relations dans tous les domaines avec l’Iran (économie, culture, éducation, politique, etc.).
Pour revenir à votre question, il est clair que les entreprises Françaises peuvent gagner des parts de marché en Iran tant que les entreprises Américaines ne sont pas revenues …