12.12.2024
« On ne peut pas demander plus aux sportifs qu’aux autres »
Presse
28 mars 2016
C’est-à-dire ?
Comme ils sont très visibles, c’est très facile de les attaquer. Ce sont des cibles que tout le monde connaît. Quand on attaque un athlète de haut niveau, on réussit immédiatement à faire le buzz, à se faire remarquer et généralement eux ont peu de moyens de se défendre. Ils n’ont pas toujours les codes de la communication, ils ne sont pas à armes égales. Attaquer le sport est une façon facile de faire parler de soi sans trop de risques. En politique, l’adversaire peut se venger. Le sportif, non.
Le sportif disposerait d’un arsenal de riposte plus ténu ?
Il a moins de moyens de rétorsion sur le politique, qui préfère attaquer ceux qui ne sont pas dans son cercle que ceux qui gravitent dans son cercle. Je ne connais pas Karim Benzema. Parfois, il n’est pas facile à défendre parce qu’il n’offre pas toujours un visage très avenant. Mais il y a un côté hallali le concernant, un côté bouc émissaire.
Vous dénoncez une certaine forme d’acharnement ?
C’est trop facile : tout le monde s’acharne sur lui. La présomption d’innocence joue pour les responsables politiques et les artistes, pas pour les sportifs. Benzema n’ayant pas bonne presse, on s’attaque à d’autant plus facilement à lui. On sait qu’on trouvera peu de défenseurs en face. Les hommes politiques ne devraient pas toujours courir après l’opinion. C’est plus facile de s’attaquer à Benzema qu’à des champions unanimement appréciés et connus.