ANALYSES

Une réappropriation de la souveraineté

Presse
27 janvier 2015
De prime abord que retenez-vous du vote de dimanche ?

Cette mobilisation populaire et ce sentiment de joie, de victoire. Comme si le peuple avait l’impression qu’il retrouvait ses droits. On sent une immense fierté d’avoir fait ce choix envers et contre tous, notamment contre l’avis de nombreux experts de l’extérieur. De dire : c’est nous les électeurs, les citoyens grecs qui décidons de ce qui est bon ou non pour la Grèce. Je vois donc une réappropriation de la souveraineté et une grande joie collective.

Ce vote va-t-il modifier les relations de la Grèce avec ses partenaires européens ?

Il va y avoir une redéfinition des rôles. Et la Grèce au lieu d’être un pays auquel on impose une conduite, va avoir une marge de négociation plus ouverte. Car on ne peut pas dire qu’on est pour la démocratie et ne pas écouter le peuple quand il s’est exprimé. Il va donc falloir trouver un compromis sur la nouvelle position des Grecs, qui ne pourront pas imposer tous leurs points de vue. Il sera intéressant de voir quel sera le point d’équilibre entre les uns et les autres.

Pensez-vous, comme l’affirment certains, qu’il peut y voir un phénomène de dominos en Europe du sud ?

Il faut se méfier des effets dominos annonces qui n’ont pas toujours été suivis des faits. Il y a des particularités nationales qui sont propres. On l’a bien vu lors du printemps arabe. Chaque pays est différent. Dire que l’Espagne ou l’Italie pourraient suivre l’exemple grec, c’est aller un peu vite en besogne sachant qu’il n’y a pas d’élections importantes prévues à court terme. Et comme en Europe nous sommes dans des systèmes démocratiques, il faut donc attendre les résultats de prochains scrutins pour voir s’il y a un réel effet dominos ou si le cas par cas national l’emporte.
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