13.12.2024
Centrafrique : doit-on craindre pour la vie de la Française enlevée ?
Presse
20 janvier 2015
Je ne le pense pas. Elle a été enlevée dans le but d’obtenir la libération d’un leader anti-balaka(ndlr : le « général Andjilo », arrêté samedi). Il y aura donc négociation entre ses ravisseurs et les autorités. Maintenant, reste à savoir combien de temps la négociation durera. Même sans menace sur son intégrité physique, l’action reste évidemment condamnable.
Sur le plan politique et sécuritaire, quelle est la situation politique actuelle en Centrafrique ?
A part Bangui qui est relativement calme, elle est très instable dans tout le reste du pays. Celui-ci est toujours divisé en deux. Schématiquement, l’Est est sous le contrôle des anciens de la Séleka (ndlr : la coalition de rebelles, essentiellement musulmans, qui avaient pris le pouvoir en mars 2013 avant d’en être chassés en janvier 2014), l’Ouest sous celui des anti-balaka (ndlr : milices principalement chrétiennes créées pour lutter contre la Séleka).
Résultat : il n’y a pas d’Etat, pas de sécurité et les trafics, notamment de diamant, se multiplient. La zone d’insécurité est immense. Il est impossible pour l’Onu et la force française Sangaris de stabiliser un pays grand comme la France et la Belgique réunies.
Lors de ses vœux aux armées la semaine dernière, François Hollande a confirmé le désengagement de l’armée française en donnant des chiffres précis. Actuellement de 1.700 hommes, le contingent passerait à 800 hommes à l’automne. Cet objectif est-il tenable ?
Je pense que l’engagement de François Hollande sera tenu et que le retrait partiel français aura bien lieu. Il y aura un relais avec les soldats africains de la force de l’Onu. La France ne peut pas être sur tous les terrains à la fois et n’a pas vocation à régler le problème d’insécurité en Centrafrique.