ANALYSES

« On voit mal comment Cuba pourrait claquer la porte au Venezuela »

Presse
19 décembre 2014

Le rapprochement de Cuba avec les Etats-Unis va-t-il être fatal au Venezuela ?


Nicolás Maduro est le soutien économique principal de Cuba. Même si l’embargo économique ne devrait pas être levé avant des mois, voire des années, le gouvernement vénézuélien ne pourra plus utiliser cet argument pour critiquer les Etats-Unis. Au-delà des postures, Cuba a besoin du pétrole et cela ne devrait pas changer. On voit mal d’ailleurs comment Cuba pourrait claquer la porte au Venezuela. Au contraire, l’île, qui est dans une situation économique compliquée, a besoin que tous les tiroirs restent ouverts.


Moscou doit-il craindre le dégel américano-cubain ?


Sur le fond, ce rapprochement ne change pas grand-chose. Les deux Etats, Cuba et les Etats-Unis, reconnaissent leur existence et que leurs systèmes sont différents. Dans un premier temps, il y a de fortes chances que les touristes américains viennent découvrir l’île. Vis-à-vis de la Russie, la situation est rigoureusement la même. Il n’y a pas de distance particulière. S’il doit y avoir des changements, ce sera sans doute au niveau de la coopération militaire. Qui n’est de toute manière pas très développée.


Sur quelle échelle de temps faut-il se caler ?


Cette nouvelle phase diplomatique est essentielle pour le président américain. Il devait remettre en cohérence avec le XXIe siècle cette relation bloquée depuis plus de cinquante ans. Cuba n’est plus un Etat terroriste. D’ailleurs, les pays de la Caraïbe et d’Amérique latine ont depuis longtemps intégré l’existence de Cuba. L’île sera invitée par le Panama pour le sommet des Amériques en 2015. Reste bien sûr la question de la levée de l’embargo. Tout dépendra de l’attitude du Congrès. Est-ce qu’il pourrait décider de lever l’embargo dès 2015 ? Toute la
question est de savoir comment vont se dérouler les discussions et selon quel calendrier. Les associations, les lobbys vont se mettre en place et peser sur les débats. En fonction de l’avancée des négociations, Barack Obama pourra alors décider de se rendre à La Havane

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