L’Union européenne face aux crises : quelles réponses ?
Fabio Liberti, directeur de recherche à l’IRIS, nous explique les enjeux et objectifs du colloque de l’Institut de relations internationales et stratégiques qui a lieu samedi 5 mars 2011 à Enghien-les-bains.
C’est la 3e édition de ce colloque annuel. Pour moi, les enjeux sont évidents : l’action de l’Union européenne est croissante dans la vie quotidienne des citoyens européens. Et le poids spécifique des Etats européens est en train de décroître sur la scène internationale. Il est évident que d’un point de vue économique, militaire, de la diplomatie, de la lutte contre l’immigration clandestine, de n’importe quel thème… les Etats européens travaillant ensemble peuvent être plus efficace sur la scène internationale.
Nous trouvons aussi à l’IRIS que le débat sur l’UE est trop souvent un débat d’experts, pas du tout ouvert à l’opinion publique, trop centré sur les questions françaises, les enjeux de politique intérieure.
On a souvent tendance à dire que les questions européennes sont trop complexes car bureaucratiques. Nous pensons que ces questions peuvent être débattues dans un colloque grand public, que les citoyens peuvent en comprendre les enjeux. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard que nous le faisons à Enghien-les-bains, dans un lieu accessible à tous, grâce au soutien de la mairie.
Les deux effectivement. Le thème de cette année s’imposait avec une crise économique et financière grave qui provoque une hausse du chômage; c’est l’objet de la première table ronde. Mais il y a aussi une augmentation du populisme avec la montée de l’extrême droite en Europe. Il s’agira dans la deuxième table ronde d’en comprendre et analyser les racines et les solutions apportées.
La troisième table ronde sur les questions de défense va poser un constat de crise avec la panne de la PSDC (Politique de sécurité et de défense commune). Mais nous sommes également convaincus que l’Europe a besoin d’une relance politique, sur des politiques concrètes, et que ce thème de la défense est populaire et porteur. Quand on regarde les sondages européens auprès des citoyens (Eurobaromètres), on voit que ces derniers sont très favorables à une meilleure coordination des politiques de défense.
On critique souvent l’Europe bureaucratique, des technocrates. Or l’UE n’est rien d’autre que les attributions qui lui ont été confiées par les Etats-membres à travers des traités. Ces traités ont été précédés par des volontés politiques et par des décisions politiques. Donc on est "en plein" dans le politique quand on parle des évolutions de l’Union européenne, objet du colloque. La déclaration Schuman, à cet égard, était un premier exemple d’ambition clairement politique pour l’Europe.