Al-Qaïda menace de cibler les trains : « Un risque crédible »
Un journal allemand a affirmé lundi qu’Al-Qaïda préparerait des attentats dans toute l’Europe. Une menace à prendre au sérieux, estime le géopolitologue Pascal Boniface.
Oui, il faut les prendre au sérieux car on sait qu’il est bien plus facile d’organiser un attentat dans un train que dans un avion. En effet, si l’on organisait pour les trains les mêmes règles de sécurité et de contrôle que dans les avions, ils ne pourraient tout simplement plus circuler.
Les attentats dans les transports en communs, qu’il s’agisse du RER en France en 1995, de Londres en 2005, ou encore de Madrid en 2004, montrent que cette nouvelle menace est tout à fait crédible, dans la mesure où il est beaucoup plus facile de monter avec une bombe dans un TGV à Paris et de descendre à Avignon pour que la bombe explose entre Avignon et Marseille.
Il peut bien sûr y avoir un effet d’alerte, notamment car par rapport au débat sur les écoutes Prism, les États-Unis et les occidentaux ont besoin de justifier cette intense surveillance. Ce type de manipulation est toujours possible.
Ainsi, dans ce cas précis, le fait de rendre l’alerte publique peut être une façon d’atténuer le débat car celui-ci est très sensible en Allemagne, notamment dans la perspective des élections à venir. Mais l’un n’empêche pas l’autre. Les deux options sont l’une et l’autre crédibles.
Car s’il y a eu, effectivement, des écoutes extrêmement intrusives n’ayant pas concerné simplement les menaces terroristes, on sait très bien que nul n’est à l’abri d’un attentat. Les derniers commis l’ont d’ailleurs été par des "loups solitaires", qui n’ont pas communiqué avec l’organisation centrale d’Al-Qaïda pour les commettre.
Non, vraiment, je ne crois pas que cela ait un quelconque rapport. On peut bien sûr avancer la "loi des séries" car ces deux déraillements, en France et en Espagne, ont été rapprochés, mais l’enquête a bien montré qu’il ne s’agissait pas d’attentats.