« Shutdown » : deux semaines pour lever le blocage avant la faillite
Ils ont bien sûr une vision très négative du "shutdown". Mais quand on leur demande qui selon eux en est responsable, ils se partagent entre Obama et les Républicains. Difficile de dire pour le moment qui sera sanctionné à long terme. Lors du dernier épisode, en 1995, Bill Clinton avait été critiqué dans un premier temps mais après le dénouement de la crise, il était sorti victorieux et avait même été réélu. C’est donc quitte ou double.
Le calendrier est mauvais : dans 15 jours (le 17 octobre, ndlr), la dette américaine atteindra son plafond autorisé. Pour que l’Etat ne se trouve pas en faillite, il faudra donc que le Congrès s’accorde afin de relever cette limite. S’il y avait de nouveau blocage, on basculerait dans une situation totalement inédite. Avec, cette fois, des effets majeurs et désastreux sur l’économie mondiale…
Des deux côtés, ils ‘agit désormais de ne pas perdre la face. Si les Républicains sortent humiliés de ce bras-de-fer, on les voit mal travailler avec Barack Obama pour la suite de son second mandat. D’un autre côté, ils exigent des modifications de sa réforme emblématique, l’Obamacare, qui a déjà été allégée lors de son vote. En attendant, une solution provisoire pourrait être trouvée, comme cela a déjà été le cas par le passé, avec un accord sur un début de budget qui renverrait le reste à plus tard. Tout dépendra à mon avis de la réaction de la population.
En France, le pouvoir exécutif est l’émanation du pouvoir législatif : le gouvernement est donc dans la continuité de la majorité à l’Assemblée. Il est responsable devant le Parlement, qui lui-même a la possibilité de le renverser. Aux Etats-Unis ce n’est pas le cas. Le "shutdown" montre les limites du système présidentiel américain, totalement perméable aux blocages complets.