Après le business, la transparence
D’avantage même. L’audience télé d’une Coupe du monde est bien plus importante, les constructions d’équipements nouveaux sont également importantes comme on le voit au Brésil et au Qatar.
Les procédures de désignation sont différentes entre la FIFA et le Comité international olympique. Le CIO a été confronté à des scandales, il y a répondu par des réformes, que certains disent de façade, mais la FIFA est en retard sur ce point. À part cela, les objectifs sont les mêmes en matière financière, le CIO a même eu de l’avance sur la FIFA en recueillant dès 1984 à Los Angeles les effets du plan Top, lancé par Antonio Samaranch en 1980, avec la constitution d’un groupe de dix sponsors privilégiés, un plan de commercialisation.
Des impacts concrets, je ne pense pas. Le grand public découvre peut-être certains problèmes structurels du pays, la corruption, l’état des services publics de base, mais cela est connu des investisseurs. Quant à l’image, je ne suis pas sûr que les ratés et les retards des stades gâchent la fête. Je peux me tromper, il est difficile d’être formel avant le coup d’envoi, mais quand la compétition commencera, on ne parlera que de foot et les Brésiliens eux-mêmes, je pense, prendront plaisir à vivre cette coupe.
Le Mondial 2018 en Russie pourra-t-il ressembler à ceux de 1934 ou de 1978, donner l’occasion au régime de se mettre en scène ?
Non, il n’y aura pas de propagande au service du régime comme cela avait été le cas pour Mussolini et Videla. Regardez les Jeux de Sotchi cet hiver, Poutine ne les a pas utilisés ainsi, il a voulu donner l’image d’une Russie moderne et ouverte sur le monde, comme l’Angleterre a voulu donner l’image d’un pays jeune et créatif lors des Jeux de Londres. C’est cette image que les pays organisateurs d’événements veulent donner : modernité, ouverture. Sans propagande à l’ancienne, comme les Jeux de Moscou en 1980.
Le Mondial 2022 au Qatar risque d’être l’inverse de ce type de gestion. Mais d’ici là, il pourrait y avoir de grands changements dans l’organisation de l’épreuve. Les polémiques de plus en plus fortes autour de la désignation de ce pays reflètent l’ère de la recherche de transparence et de démocratie dans laquelle nous vivons.