ANALYSES

Hong Kong : un «référendum» officieux sur la démocratie

Presse
23 juin 2014
En quoi Hong Kong est-il un territoire spécifique ?



Hong Kong est une ancienne colonie britannique rétrocédée à la Chine en 1997. Depuis, ce territoire a le statut de région administrative spéciale (RAS) et obéit au principe «un pays, deux systèmes».


Cela signifie que Hong Kong bénéficie d’une relative autonomie et fait partie de la Chine sans qu’on y applique les mêmes lois politiques et économiques. Ses habitants jouissent d’une liberté de parole inconnue sur le continent, mais Pékin contrôle largement la vie politique locale.


Que réclament les militants pro-démocratie de Hong Kong ? 



Ces militants veulent que les deux prochains scrutins soient réellement démocratiques. La Chine a promis d’instaurer le suffrage universel direct pour l’élection du chef de l’exécutif en 2017 et celle du Parlement en 2020. Mais de nombreux Hongkongais doutent de ses promesses, qui n’ont d’ailleurs pas été tenues jusqu’à présent.


Quel impact pourrait avoir ce mouvement pro-démocratique ? 



Actuellement, la Chine est très arrogante et fière d’elle-même. Je ne pense pas que ce «référendum» aura des résultats immédiats. Il pourrait même être contre-productif, dans la mesure où il pourrait entraîner un durcissement de la répression.


Plus qu’un référendum, il s’agit en réalité d’une immense pétition : depuis vendredi 20 juin, plus de 700 000 Hongkongais (sur 3,5 millions d’électeurs, ndlr) sont venus réclamer le droit de pouvoir choisir leurs dirigeants.


Les militants pourraient-ils se servir de l’importance économique de Hong Kong pour faire pression sur Pékin ? 



Hong Kong est une économie d’entrepôt, qui exporte beaucoup plus qu’elle ne produit. Il s’agit donc d’une zone stratégique pour Pékin. Mais Hong Kong continuera de fonctionner même si la Chine emprisonne quelques centaines de militants pro-démocratie.


De nombreux Hongkongais ont pris leurs précautions et possèdent une double nationalité. Ceux-là sont prêts à partir en cas de forte répression chinoise. Auquel cas, Hong Kong, qui est en quelque sorte la poule aux œufs d’or de Pékin, pourrait cesser de fonctionner.


Peut-on imaginer une révolte des Hongkongais contre Pékin ?



Je ne crois pas, non. Le petit peuple de Hong Kong est globalement satisfait de la situation. De fait, leurs conditions de vie (libertés individuelles, économie) sont bien meilleures que sur le continent. Il n’y a pas de raison à un mouvement social d’envergure.

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