Frappes aériennes en Irak : « Ne pas faire comme à Gaza »
Les frappes de la coalition vont obliger l’État islamique (EI) à cesser ses opérations de grande envergure car elles lui interdisent des rassemblements de troupes et l’utilisation de matériel lourd. Mais dans la mesure où EI s’est fondu dans des villes aussi peuplées que Mossoul, la coalition ne pourra se permettre des dommages collatéraux. Ce qui s’est passé à Gaza cet été ne peut se reproduire en Irak. Cela dit, les choses en la matière ont beaucoup évolué. On est passé des tapis de bombes de 1945 aux bombes à guidage laser des années 1990. Aujourd’hui, nos missiles intelligents sont capables d’aller viser un disjoncteur dans une centrale électrique sans casser l’ensemble. À condition que l’EI n’utilise pas de boucliers humains sur les installations qu’elle contrôle.
C’est aussi la limite du renseignement aérien, d’autant plus que les troupes de l’EI n’ont pas d’uniformes ni de drapeaux. C’est pourquoi une coopération sera indispensable avec les troupes déjà au sol, celles des peshmerga kurdes et de l’état-major irakien. Peut-être aussi celles de l’armée syrienne si l’on veut frapper en Syrie. Quant aux forces spéciales américaines ou françaises, elles ne sont vraiment nécessaires au sol que pour pointer des cibles de combat rapproché, notamment dans des quartiers urbains entièrement acquis à l’EI.
Avec une dizaine de ¬Rafale, on peut se permettre cinq missions par jour mais viendra un moment où la sur-utilisation posera problème. Et je ne vois pas comment au-delà on peut monter en puissance. Cela vaut pour les appareils comme pour les munitions. Un engagement constant ne pourra donc pas tenir indéfiniment.