Les financements louches de l’IRIS
De plus en plus, et depuis quelques jours, le thème des « financements louches » de l’IRIS revient sur différents blogs, notamment des sites extrémistes pro-israéliens, de façon trop insistante pour faire croire à un mouvement spontané.
Caroline Fourest avait indiqué sur RMC, le 6 juin 2011, pour répliquer à mon livre Les Intellectuels faussaires, qu’elle allait enquêter sur ce sujet. Mohamed Sifaoui annonçait qu’il allait en faire de même (un homme qui a infiltré Al Qaïda ne devrait pas avoir de mal à se fournir la comptabilité l’IRIS) et Frédéric Encel indiquait à plusieurs interlocuteurs qu’une contre-offensive violente allait être lancée contre moi.
Déjà à l’origine des rumeurs sur Martine Aubry « pro-islamiste », avec son livre La tentation obscurantiste où elle mettait en cause son mari avocat, Fourest remporte un deuxième succès sur le thème « les financements louches de l’IRIS ».
Ces accusateurs pourraient avant tout développer leurs investigations sur eux-mêmes.
J’attends très tranquillement les résultats des enquêtes annoncées par Fourest et Sifaoui. L’IRIS est une association reconnue d’utilité publique dont les comptes sont vérifiés chaque année par le conseil d’administration (la liste des membres est disponible sur le site et montre la variété des opinions de ses membres) et sont certifiés par un commissaire aux comptes. Il faut aussi rappeler que les finances de l’IRIS ont été scrutées de près par la Cour des comptes et que récemment, un parlementaire membre de la Commission des finances de l’Assemblée Nationale a usé de son droit d’enquête pour venir examiner notre financement. Son rapport est public.
L’accusation calomnieuse de « financements louches » (en gros on est payé par ces « salauds d’arabes ») a pour fonction principale d’éviter de parler du fond du sujet de mon livre et notamment du manque d’intégrité intellectuelle des personnes que je mets en cause. À ce stade, leur seule réponse n’a pas été de contredire mes arguments mais de répandre des calomnies. Il est vrai que la seconde méthode est bien plus facile que la première.
Pour être encore plus clair, l’IRIS, contrairement à d’autres centres de recherche, ne conditionne pas l’expression de ses chercheurs à ses contrats en cours. L’IRIS a plutôt souffert de son choix fondamental de liberté d’expression, de faire des analyses en toute intégrité, sans tenir compte des différents groupes de pressions. L’IRIS serait aujourd’hui beaucoup plus opulent s’il avait conditionné son expression par les financements possibles.