04.11.2024
Parution « 50 idées reçues sur l’état du monde » – Réponses à Armand Colin
Édito
2 février 2012
1. Pascal Boniface, cinq ans après la 1ère édition de votre ouvrage, quelles sont les nouvelles idées reçues que vous décryptez dans cet opus et qui ont fait leur apparition dans un monde en constante évolution ?
La plupart des rubriques ont été actualisées. Comme celles qui concernent les États-Unis et les élections de Barak Obama dont nous disions déjà, dans la précédente édition, qu’il pourrait améliorer les choses, mais qu’il n’allait pas sauver le monde et qu’il ne fallait pas placer d’espoir excessif dans le changement radical de la position des États-Unis. Il y a une demi-douzaine de rubriques inédites, essentiellement centrées sur ce qu’il est convenu d’appeler « le printemps arabe ». Elles viennent confirmer la réfutation d’une idée reçue contenue dans la précédente édition selon laquelle « l’islam serait incompatible avec la démocratie ».
2. Pensez-vous que la crise sans précédent que nous traversons et la complexité des relations entre les grandes puissances de ce monde font la part belle aux idées reçues ?
Le poids croissant des opinions publiques dans la détermination des politiques est, à n’en pas douter, un facteur positif. Mais il donne encore plus de prix aux manipulations de l’information. Les idées reçues ont toujours eu un poids important, pas forcément à cause d’éventuels complots, mais surtout parce que nous sommes prêts à accepter le prêt-à-penser que l’accélération et le développement de l’information renforcent. Désormais ce qui est important, ce n’est pas la recherche de l’information, c’est sa sélection et la mise en perspective.
3. L’un des grands changements de l’année 2011, ce sont les révolutions arabes. Nous pensions alors que ces révolutions arabes auraient un effet domino et que toutes les dictatures en place seraient renversées. Pourquoi est-ce une idée reçue ?
C’est une idée reçue dans la mesure où, au-delà d’un socle commun, les pays arabes ont une histoire et des caractéristiques nationales différentes. Si l’accès à l’information et le désir de respect des citoyens progressent partout, chaque pays a néanmoins un parcours différent. C’est pour cela que je pense qu’il n’y aura pas d’effet domino dans les pays arabes, même si d’autres régimes vont tomber. En revanche, l’onde de choc est mondiale car le développement de l’information et la volonté d’être respecté joue partout.