04.11.2024
Plaidoyer pour une Légion d’honneur à André Schmer, juif et résistant
Édito
25 juin 2013
Schmer Nehemiasz de son vrai nom, Étienne Dumon dans la résistance
De son vrai nom Schmer Nehemiasz, il est né le 18 mai 1927 et il n’a qu’un an lorsqu’il se réfugie avec sa famille en France en 1928 pour fuir l’antisémitisme en Pologne. Il vit à Paris de 1928 à 1939, il n’a que 13 ans lorsque Pétain décrète en octobre 40 les lois anti-juives. Il échappe à une première rafle en mai 1941 dans le 11e arrondissement. Cette même année, le gouvernement de Vichy impose à tous les juifs le port de l’étoile jaune sur lequel le mot "juif" est indiqué. Il ne la portera jamais mais la conserve encore à ce jour.
En septembre 1942, à même pas 16 ans, il rejoint la résistance. Il prend le nom Étienne Dumon, il va à Lyon, puis à Grenoble où il rejoint le bataillon "Liberté carmagnole" de la MOI FTP.
Il est démobilisé en novembre 1944 à l’âge de 17 ans et demi et avec le grade de caporal. Il obtient la nationalité française le 4 avril 1950 et va effectuer son service militaire.
Bientôt le 14 juillet, il faut penser à lui…
Depuis 2002, Jean-Claude Lefort demande l’attribution de la Légion d’honneur pour André Schmer. Depuis, et quel que soit le gouvernement, rien n’a changé.
Selon lui, "un juif qui dès son plus jeune âge s’engage dans la résistance mérite l’honneur de la nation". Et le député honoraire d’enchaîner : "C’est un exemple pour tous, pour montrer aux générations futures que ce que vécurent les juifs ce fut l’effroyable Shoah, mais aussi que bon nombre d’entre eux ont combattu les armes à la main sur le sol national contre la barbarie nazie."
Depuis 2002, Jean-Claude Lefort reçoit des réponses aimables des différentes autorités sans qu’aucune décision ne soit prise. Pire encore, alors que celui qui l’a remplacé comme député du Val-de-Marne, Pierre Gosnat, relançait le préfet du département, ce dernier lui écrivait le 22 décembre 2011 : "Je vous rappelle que pour pouvoir prétendre à cette nomination vous devez avoir 20 années de services rendus."
Pour Jean-Claude Lefort, cela n’est pas normal. Des juifs qui s’engagent dans la résistance dès leur plus jeune âge et qui sont toujours vivants ne sont pas légions, mais sont l’honneur du pays. Ils ne sont plus que cinq anciens membres du bataillon "Liberté carmagnole" à exister encore.
André Schmer déclarait encore peu : "J’espère que je n’aurai pas la Légion d’honneur à titre posthume".
Ne serait-il pas temps de reconnaitre ses mérites ? Comment expliquer cet oubli de la République ? Bientôt le 14 juillet, il est encore temps de le réparer… L’attribution de la Légion d’honneur doit dépendre des services rendus à la France. André Schmer ne déparerait pas sur la liste, bien au contraire.