04.11.2024
Conflit israélo-palestinien : sur place, les ONG contribuent aussi à la paix future
Édito
25 mars 2014
Quatre ONG organisent en ce moment conjointement des conférences sur les tensions autour des colonies israéliennes en Cisjordanie et ses conséquences humanitaires pour la population palestinienne.
Il s’agit des ONG israélienne et palestinienne de défense des droits de l’homme B’Tselem et Al Haq (bel exemple de coopération israélo-palestinienne) et des ONG françaises Première urgence aide médicale internationale et Médecins du monde.
Il s’agit des ONG israélienne et palestinienne de défense des droits de l’homme B’Tselem et Al Haq (bel exemple de coopération israélo-palestinienne) et des ONG françaises Première urgence aide médicale internationale et Médecins du monde.
Ces ONG ne se lancent pas dans un travail d’analyse géopolitique de la question israélo-palestinienne. Elles veulent simplement montrer les faits qu’elles observent sur place, ce que peut être au quotidien les effets de l’occupation militaire. Elles montrent l’incidence de ces violences commises sur les civils palestiniens que l’on ne voit jamais à la télévision et qui sont parfois brièvement évoquées dans les journaux. On est dans le vécu de la vie de tous les jours des adultes et des enfants palestiniens qui, eux aussi, subissent les effets de l’occupation. On ressent un malaise à l’écoute des interventions et à la vision des courts documentaires projetés.
Une occupation militaire, quel que soit l’endroit où elle a lieu, est forcément un rapport de force défavorable pour l’occupé. Lorsque vient se greffer dessus une politique de colonisation de peuplement, le problème est aggravé. Au nom de la sécurité des colons, des terres sont confisquées, l’eau est mal partagée, des restrictions de circulation sont fixées.
Pour compléter le tableau et le rendre encore plus insupportable, il faut ajouter une culture de l’impunité dénoncée par les ONG. Les vidéos montrent des violences volontaires faites par des colons (agressions physiques de Palestiniens, incendies de terres agricoles, pierres jetées sur les écoles) qui sont faites sous l’œil impavide de soldats israéliens qui laissent faire, voire empêchent les Palestiniens de se défendre. Des colons qui viennent effrayer la population en occupant par dizaines le centre d’un village pour y faire la fête, alors que les Palestiniens sont obligés de se terrer dans leur maison.
L’occupation a un coût économique, humain, physique et psychologique. On ne peut rester insensible face à cette injustice. Il y a un sentiment de supériorité chez l’occupant. Les Palestiniens sont ramenés à un statut inférieur de gens qui n’ont pas ou peu de droits. On sait tout cela, mais le voir est encore plus saisissant car on ne le montre pas d’ordinaire.
Qu’on ne vienne pas dire que les Palestiniens sont le peuple le plus aidé sur terre. S’il n’y avait pas l’occupation militaire, si les Palestiniens pouvaient produire et vendre librement, ils n’auraient pas besoin de l’aide internationale. Cette dernière n’est qu’une modeste compensation par rapport à la privation des droits élémentaires d’un peuple. Personne ne se fait d’illusion sur les perspectives diplomatiques à court terme des négociations israélo-palestiniennes menées actuellement sous l’égide des États-Unis.
L’inégalité des acteurs et l’absence de toute pression sur Israël ne peuvent que conduire à l’impasse. Vis-à-vis de cette impuissance volontaire de la communauté internationale, plus prompte à prendre des sanctions dans d’autres cas de violation du droit international, que peut-on faire ?
Le rôle des O.N.G. devient essentiel, si ce n’est central. Elles jouent tout d’abord un rôle capital dans l’allègement des souffrances quotidiennes des Palestiniens en leur apportant de l’aide. Sans l’aide alimentaire, humanitaire et médicale, la situation des Palestiniens serait pire encore.
Une occupation militaire, quel que soit l’endroit où elle a lieu, est forcément un rapport de force défavorable pour l’occupé. Lorsque vient se greffer dessus une politique de colonisation de peuplement, le problème est aggravé. Au nom de la sécurité des colons, des terres sont confisquées, l’eau est mal partagée, des restrictions de circulation sont fixées.
Pour compléter le tableau et le rendre encore plus insupportable, il faut ajouter une culture de l’impunité dénoncée par les ONG. Les vidéos montrent des violences volontaires faites par des colons (agressions physiques de Palestiniens, incendies de terres agricoles, pierres jetées sur les écoles) qui sont faites sous l’œil impavide de soldats israéliens qui laissent faire, voire empêchent les Palestiniens de se défendre. Des colons qui viennent effrayer la population en occupant par dizaines le centre d’un village pour y faire la fête, alors que les Palestiniens sont obligés de se terrer dans leur maison.
L’occupation a un coût économique, humain, physique et psychologique. On ne peut rester insensible face à cette injustice. Il y a un sentiment de supériorité chez l’occupant. Les Palestiniens sont ramenés à un statut inférieur de gens qui n’ont pas ou peu de droits. On sait tout cela, mais le voir est encore plus saisissant car on ne le montre pas d’ordinaire.
Qu’on ne vienne pas dire que les Palestiniens sont le peuple le plus aidé sur terre. S’il n’y avait pas l’occupation militaire, si les Palestiniens pouvaient produire et vendre librement, ils n’auraient pas besoin de l’aide internationale. Cette dernière n’est qu’une modeste compensation par rapport à la privation des droits élémentaires d’un peuple. Personne ne se fait d’illusion sur les perspectives diplomatiques à court terme des négociations israélo-palestiniennes menées actuellement sous l’égide des États-Unis.
L’inégalité des acteurs et l’absence de toute pression sur Israël ne peuvent que conduire à l’impasse. Vis-à-vis de cette impuissance volontaire de la communauté internationale, plus prompte à prendre des sanctions dans d’autres cas de violation du droit international, que peut-on faire ?
Le rôle des O.N.G. devient essentiel, si ce n’est central. Elles jouent tout d’abord un rôle capital dans l’allègement des souffrances quotidiennes des Palestiniens en leur apportant de l’aide. Sans l’aide alimentaire, humanitaire et médicale, la situation des Palestiniens serait pire encore.
Mais surtout elles ont un rôle essentiel dans le fait d’alerter les populations. L’organisation B’Tselem fournit des petites caméras aux Palestiniens qui leur permettent de filmer les violences des colons. Cela ne les empêche pas, mais cela permet de les faire connaitre et joue un rôle dissuasif. Le combat par les opinions publiques est la véritable alternative à l’impasse de l’intifada armée et du blocage diplomatique.
Israël en est d’ailleurs conscient, lui qui fait beaucoup d’efforts pour sa communication et la présentation du conflit dans les médias. C’est en montrant la réalité quotidienne de l’occupation qu’elle paraîtra insupportable à toute personne de bonne foi. La démarche pacifique de ces ONG est aujourd’hui l’une des contributions les plus concrètes à la paix future.
Israël en est d’ailleurs conscient, lui qui fait beaucoup d’efforts pour sa communication et la présentation du conflit dans les médias. C’est en montrant la réalité quotidienne de l’occupation qu’elle paraîtra insupportable à toute personne de bonne foi. La démarche pacifique de ces ONG est aujourd’hui l’une des contributions les plus concrètes à la paix future.