27.12.2024
Les fractures politiques au sein de la gauche brésilienne
Tribune
10 juin 2014
Ney Matogrosso, considéré comme l’un des plus grands interprètes de la musique populaire brésilienne, a récemment accordé une interview à une chaîne de télévision portugaise qui a fait couler beaucoup d’encre au Brésil. Le chanteur y critique, pêle-mêle, le pays, les politiciens, la Coupe du Monde et en particulier le gouvernement issu du Parti des Travailleurs. Le déni de la classe politique, du politique, ainsi que des importantes avancées de la nation dans de nombreux domaines différents rejoignent le discours anarchiste, diffus et outré de certains groupes ayant participé aux manifestations de juin 2013. D’après le chanteur, le pays serait devenu un véritable chaos dans lequel rien ne fonctionne ou ne peut être considéré comme positif ou remarquable.
Le pessimisme de l’interview du chanteur brésilien fait presque rougir le présentateur portugais, surpris par tant de négativité. À aucun moment, Ney Matogrosso ne formule un commentaire avantageux ou ne fait allusion aux progrès réalisés ces dernières années. Sa critique du ‘Bolsa Família’ (programme social d’aide aux familles nécessiteuses) relève d’une simplification presque caricaturale et dissimule difficilement le discours de classe derrière le positionnement faussement politique.
Emblématique de la fracture sociale existant entre le gouvernement et la gauche, dans le même temps qu’elle résume le malaise d’une partie de la société brésilienne concernant le Parti des Travailleurs (le PT), cette animosité de la part d’une icône de la rébellion contre-culturelle est davantage le reflet de la séparation entre le parti au pouvoir et l’opposition de gauche, ainsi que de ‘l’ antipetismo ‘ (ceux qui sont contre l’hégémonie actuelle du Parti des Travailleurs) dominant dans la société brésilienne aujourd’hui, que d’une vision pragmatique de la réalité brésilienne.
Si la critique du parti semble justifiée et légitimée, dans la mesure où, une fois au pouvoir, il a répété quelques-unes des erreurs de ses prédécesseurs, l’intensité négativiste surprend en même temps qu’elle révèle une sorte de schizophrénie politique provoquée par cet ‘ antipetismo ‘ dogmatique qui établit une convergence dangereuse entre les discours des différentes oppositions, soient-elles de gauche, du centre ou de droite. Celles-ci se retrouvent réunies autour d’une opposition systématique contre le gouvernement qui, en presque douze ans de pouvoir, n’aurait, d’après elles, réalisé absolument rien de positif. Paradoxalement et contradictoirement, l’opposition de gauche, qui se bat contre la manipulation partiale et tendancieuse des groupes de presse, finit par rejoindre, dans sa course aux élections présidentielles, le même discours que ces derniers.
En endossant et en réitérant le discours conservateur, les opposants de gauche ne semblent pas se rendre compte de l’erreur dans laquelle ils risquent de tomber, dans la mesure où l’aspect primaire de cet ‘ antipetismo ‘ renvoie à l’anticommunisme sectaire, de triste mémoire, des années 1950, 60 et 70. L’opposition de gauche oublie que la dictature civilo-militaire de 1964 fut considérée par ses instigateurs comme une révolution, un contre-putsch dont l’objectif principal aurait été de prévenir un éventuel coup d’État communiste fomenté par Cuba et l’Union soviétique. Ce n’est pas un hasard si les réactionnaires cherchent à répandre actuellement l’idée que le Brésil vivrait dans une dictature sous le régime du PT. Bien que le contexte et l’engagement soient différents, les objectifs demeurent les mêmes : répandre la peur parmi la population à travers des affabulations au caractère mythique, empêcher l’accès à la citoyenneté des plus pauvres et interrompre la réduction des inégalités sociales qui s’est doucement amorcé.
Quelle est la raison du refus, par l’opposition de gauche, des immenses progrès réalisés par les trois gouvernements du PT ? Personne au Brésil n’ignore qu’une trentaine de millions de personnes ont échappé à la pauvreté et peuvent actuellement faire trois repas par jour, que le système de quotas a permis une augmentation considérable du nombre de pauvres au sein des universités publiques, que 22 millions d’emplois ont été créés et que le SMIC a connu une hausse en valeur réelle d’environ 70 %. Il est vrai que la façon dont certains de ces progrès ont été obtenus est sans doute discutable. Essentiels, la discrimination positive et l’assistanat constituent également des politiques cosmétiques, palliatives dans la mesure où elles aident les pauvres en même temps qu’elles les maintiennent perpétuellement dans la misère. Malgré leur irréfutable et immédiate efficacité, ces programmes sociaux, dépourvus de mesures visant la résolution définitive des problèmes, s’apparentent simplement à du populisme.
Un autre progrès important, toujours passé sous silence par les opposants, se réfère à la liberté d’investigation accordée à la police et à la justice, qui n’ont jamais bénéficié d’une aussi grande autonomie. Contrairement à ce qui est souvent relayé par la presse, aucun gouvernement n’a autant lutté contre la corruption que les trois gouvernements du PT. Ceci est facilement vérifiable par le nombre élevé d’enquêtes ayant conduit au jugement et à la condamnation de personnages importants. Jamais dans l’histoire du Brésil on n’a mené des investigations et arrêté des personnes appartenant au gouvernement et à l’élite sociale et politique du pays. Ces enquêtes et poursuites manifestées à l’encontre des membres du gouvernement démontrent une certaine maturité des fondements démocratiques du pays, ainsi qu’un progrès énorme réalisé dans la mentalité de la société brésilienne, selon laquelle la prison serait l’apanage des pauvres et des anonymes.
Cette liberté d’investigation, qui a permis de mettre en évidence la corruption au sein du gouvernement, conduit une partie de la population à penser que la corruption est plus élevée dans les gouvernements du PT, alors qu’en réalité, elle est simplement devenue plus visible. Visible aussi et surtout car, autoproclamé modèle d’éthique et de moralité avant son arrivée au pouvoir, le PT n’a jamais été pardonné pour ses écarts de conduite et ses dérives.
Si cette même liberté avait été institué auparavant, si la presse conservatrice avait dénoncé, avec la même force et le même enthousiasme qu’aujourd’hui, les scandales de corruption, le nombre de ministres et de parlementaires accusés serait infiniment supérieur. La réalité est que les autres gouvernements étaient plus préoccupés de cacher leurs erreurs que de les révéler. Ainsi, ce n’est pas un hasard si le Procureur général de la République, lors des deux mandats du président Fernando Henrique Cardoso, était surnommé ‘Gaveteiro’ (‘remplisseur de tiroirs»), pour sa propension à ranger dans les tiroirs les enquêtes qu’il aurait dû ouvrir.
De la même manière, à la lecture des journaux soviétiques de la période stalinienne ou les périodiques allemands de la période nazie, nous aurions la fausse impression que ces sociétés étaient des véritables paradis. Avec la presse bâillonnée ou transformée en journal officiel de l’État, la vérité n’était pas publiée. Une situation qui, dans un sens opposé, se répète dans le Brésil contemporain, où les groupes médiatiques, identifiés aux intérêts économiques, politiques et de classe défendus par les élites dominantes, refusent de publier une partie de la vérité et ne divulguent que ce qui les intéresse et/ou ce qui s’oppose au gouvernement actuel, qui y est souvent pointé du doigt. Par pure coïncidence, seul le gouvernement national-populiste de Getúlio Vargas des années 1950 avait été aussi surveillé et poursuivi par la presse brésilienne. Qu’on l’apprécie ou pas, Vargas est le président qui avait le plus fait, avant l’émergence du président Lula da Silva en 2002, pour les déshérités de la société brésilienne, qui demeure toujours particulièrement injuste et très inégalitaire. Pourquoi la corruption semble-t-elle plus importante sous des gouvernements engagés socialement et concernés, quoique timidement, par la réduction des inégalités ? Sans doute pour les mêmes raisons qui ont conduit, entre 1975 et 1985, des groupes paramilitaires à commettre des attaques et à les faire attribuer aux groupes de gauche. En agissant ainsi, ils cherchaient à créer un climat d’instabilité qui leur permettrait de dresser une opinion publique très malléable en la persuadant de la nécessité de maintenir le régime dictatorial.
Le matraquage médiatique actuel donne à penser que la corruption brésilienne est née au sein du premier gouvernement du président Lula et que le mensalão (des pots de vins attribués aux députés pour qu’ils approuvent des projets favorables à la majorité), sa plus grande erreur, est une invention du PT, alors qu’il a été créé par les dirigeants du Parti de la Social-Démocratie Brésilienne (PSDB), le plus important de l’opposition. Ce qui, de toute évidence, ne dispense pas les dirigeants du PT de responsabilité ni de manque de probité.
Cette hostilité à l’encontre de l’actuel gouvernement est telle que presque personne n’a dénoncé la décision du président de la Cour suprême fédérale (STF) qui a condamné les cadres du PT en se fondant uniquement sur la théorie du ‘domaine du fait’ ou de ‘l’action finale’. Créée par le juriste allemand Hans Welzel, qui l’a réfutée ultérieurement, cette théorie suppose que si on condamne un subordonné en raison d’un délit quelconque, on doit également condamner son supérieur car il paraît impossible que ce dernier ne soit pas au courant du délit commis par le premier. Un simple artifice qui permet de condamner sans avoir besoin de présenter des preuves.
Bien que les évidences permettent de penser que le grand organisateur du mensalão fut l’ancien ministre José Dirceu (1), il n’existe aucune preuve irréfutable contre lui. En l’absence de preuve, il n’aurait pas dû être condamné et emprisonné. Dans ce cas, son emprisonnement semble illégal. Cependant, ‘l’ antipetismo ‘ est tel que très peu de personnes ont osé condamner cet acte arbitraire. Ricardo Lewandowski, membre de la Cour suprême fédérale et réviseur de l’action pénale 470 qui jugeait les accusés du ‘mensalão’, a été hué dans les rues pour avoir simplement essayé de faire son travail de juge, en empêchant un procès fondé sur des suppositions, tandis que d’autres membres du STF ont agit en tant que bourreaux ou politiciens. Ce procès fut tellement politisé que jusqu’à très récemment, il était question que Joaquim Barbosa – le président du STF et responsable du jugement, devenu du jour au lendemain une superstar au Brésil – fût le candidat de l’opposition aux présidentielles de 2014. Ayant annoncé, le 20 mai dernier, sa retraite pour la fin juin, son soutien est depuis disputé par plusieurs partis d’opposition.
Joaquim Barbosa a essayé de transformer le jugement des dirigeants du PT en un acte de réprobation et de condamnation politique du parti lui-même et d’ériger le procès en trophée de la moralité offert à la société brésilienne. Autoritaire et colérique, le président du STF semble avoir du mal à faire la séparation entre les sentiments de haine et de vengeance et celui de justice. Ainsi, bien que la justice brésilienne autorise les prisonniers condamnés à moins de huit ans (2) à travailler en dehors de la prison, ce recours fut refusé à l’ex-ministre José Dirceu sous l’allégation qu’il n’aurait pas encore purgé un sixième de sa peine, ainsi que, il faut le reconnaître, l’établit la Loi d’Exécution Pénale. Or les tribunaux de justice du pays ignorent couramment cette exigence et aujourd’hui il existe presque 80000 personnes dans la même situation que l’ex-ministre. Cette décision du président du STF a été condamnée avec véhémence par la Commission Brésilienne Justice et Paix (CBJP), liée à la Conférence Nationale des Évêques du Brésil. Dans une note, la CBJP a affirmé que ‘les institutions ne peuvent pas être dépendantes des vertus ou des tempéraments individuels. Il n’est pas licite qu’actes politiques, administratifs et juridiques insufflent dans la société un esprit de vengeance et de rigorisme justicier’.
Quand bien même certains membres du PT auraient commis des graves erreurs, ils ne peuvent pas être traités comme des hors-la-loi. Empêcher ces gens de travailler pendant leur emprisonnement ou les considérer comme des marginaux ne fait que corroborer la nature politique du procès et des condamnations. Pourquoi presque personne ne réagit ? Sans doute parce que, outre l’ antipetisme existant, la victime c’est l’autre, l’altérité, l’adversaire, l’opposant ce qui empêche l’opposition de penser, comme le soutenait Bertold Brecht, que la police qui arrête aujourd’hui le voisin est la même qui demain pourra également nous arrêter. Le fait que l’opposition et une partie de la société n’aiment pas le PT ne devrait pas obscurcir leur vision de la réalité et de la justice, de même que la défense d’un procès plus équitable pour les accusés ne signifie pas, loin s’en faut, la négation de la corruption ou le refus de la culpabilité de la plupart des incriminés.
Hannah Arendt soutient que le problème avec les utopies est qu’elles deviennent inéluctablement des idéologies une fois arrivées au pouvoir. Et les politiciens du PT, malheureusement, n’ont pas su échapper à cette règle. L’éthique, trahie par la séduction du pouvoir, a été bafouée. Malgré les nombreux progrès, les trois gouvernements du PT n’ont rien fait, ou très peu, de ce qu’ils auraient pu faire pour révolutionner la société brésilienne, la transformer radicalement, ce qui, cependant, ne les rend pas égaux ou pire que les gouvernements précédents. Et s’ils avaient réalisé les réformes nécessaires, l’opposition serait encore plus considérable, les élites étant prêtes à attiser la tradition putschiste des Forces armées brésiliennes.
Il ne fait aucun doute que le PT a commis de nombreuses erreurs, qu’il n’incarne plus l’ethos du changement et des réformes radicales de l’époque où il était encore dans l’opposition, justifiant quelques-unes des critiques reçues. Il est vrai aussi que le parti paye un prix très élevé pour rester au pouvoir, en s’associant, au nom d’un pacte de gouvernance, avec des groupes politiques des plus réactionnaires, qui paralysent le gouvernement et l’empêchent de préparer les métamorphoses sociales indispensables au développement du pays. Il est indéniable que les services publics de l’éducation, de la santé et des transports en commun sont vraiment précaires et constituent le talon d’Achille de l’exécutif actuel. Et ils le sont aussi parce que les classes moyennes ne les utilisent pas. Si c’était le cas, la situation serait certainement différente.
La façon dont le gouvernement et le parti sont critiqués aujourd’hui donne l’impression qu’ils sont les seuls responsables de la destruction du système de l’éducation, de la santé et des transports publics, alors qu’en réalité ces services publics ont toujours été mauvais. Le présent gouvernement a fait très peu de ce que l’on attendait qu’il fasse, mais il ne doit pas être le seul héritier des erreurs des administrations catastrophiques du passé. Néanmoins, signaler les erreurs ne devrait pas empêcher la reconnaissance des nombreuses avancées et des progrès qui ont été réalisés. L’opposition de gauche doit absolument éviter la dénonciation pour la dénonciation afin d’éviter de tomber dans la mystification électorale caractéristique des politiques malhonnêtes.
Les douze dernières années ont été, pour les personnes défavorisées, largement plus avantageuses que les siècles d’hégémonie d’un pouvoir tourné vers la sauvegarde des intérêts et des privilèges des classes dirigeantes, outre le fait que nous ne vivons pas, comme veut le faire croire l’opposition, sous une dictature. Au contraire, il n’y a jamais eu autant de liberté au Brésil. Les trois présidences du PT sont loin d’avoir été à la hauteur des rêves du peuple brésilien, ni de ceux de la gauche. Néanmoins, serait-il toujours au pouvoir s’il avait réalisé le programme que l’on attendait de lui ?
Il y a eu des négligences, des méfaits, mais aussi beaucoup de progrès. C’est pourquoi, le PT, les intellectuels et les artistes de gauche devraient s’asseoir pour discuter sur les réformes politiques nécessaires et empêcher le retour des libéraux, sentinelles des grands capitaux internationaux et des intérêts d’une minorité privilégiée qui, depuis douze ans, considère que le pouvoir, propriété légitime de sa classe sociale, lui a été usurpé. Cette union progressiste se fait nécessaire car si la présidente Dilma est réélue, elle envisagerait de convoquer une nouvelle assemblée constituante pour préparer une réforme substantielle qui pourrait changer la physionomie du Congrès et contribuer à la moralisation de la classe politique (il ne serait pas possible de le faire avec le Congrès actuel). Approuvée, cette réforme diminuerait l’impact des alliances faites sous le nom du sinistre pacte de gouvernance qui muselle les gouvernements progressistes et instaurerait le financement public des campagnes électorales dont pourraient bénéficier les candidats moins populistes et plus honnêtes qui refusent des dons des entrepreneurs, des entreprises de transports en commun et des grands industriels pour leurs campagnes.
Les intellectuels et les hommes politiques progressistes doivent éviter la polarisation manichéenne et simplificatrice. Il n’est pas possible de réduire 12 ans d’administration d’un pays à un ‘j’aime ou je n’aime pas’. La complexité même du pays empêche ce type d’analyse. Ainsi, il est possible de défendre le bilan des trois gouvernements du PT tout en étant contre la corruption, la surfacturation du prix des stades, l’expulsion des pauvres des alentours de certains stades, le manque de terres pour les paysans, le génocide de la population noire et métisse des favelas, entre une infinitude d’autres plaies sociales. De la même façon que supporter l’équipe du Brésil pendant la Coupe du Monde ne veut pas dire que l’on refuse ou que l’on ne pense pas aux hôpitaux, aux écoles et aux transports publics de qualité, que l’on ne veut pas mettre un terme au manque de moralité des hommes politiques, que l’on n’aimerait pas avoir un SMIC plus significatif ou que l’on ne va pas participer aux manifestations. La majorité des brésiliens n’est pas contre la Coupe du Monde, mais contre la façon dont elle est organisée.
Les événements de juin de l’année dernière ont semé les germes d’insatisfaction futures et engendré un processus de sensibilisation et de prise de conscience politique chez les jeunes Brésiliens qui sont là pour rester. Pendant la Coupe du Monde, il y aura, et tant mieux, des manifestations contraires à l’évènement, mais il y aura aussi un soutien à la « seleção ». Le peuple brésilien suivra les matchs de la Coupe du monde avec un drapeau dans la main droite et un mégaphone dans la gauche, un œil sur la télévision et l’autre sur les médias alternatifs et impartiaux (il n’y en a pas beaucoup, malheureusement). Le peuple est conscient que l’imputation de la précarité des principaux services publics à l’organisation de la Coupe du Monde vise à en enlever la responsabilité au manque éternel de volonté politique des classes dirigeantes et des siècles de mauvaises gouvernances. Ainsi, la population sera attentive aux opportunistes qui manifesteront non pas pour revendiquer des améliorations des services publics, mais pour déstabiliser l’État et le pouvoir politique en place ou pour en tirer des profits personnels, car elle sait que le tournoi peut être instrumentalisé et transformé, par tous les camps, en une sorte de premier tour des élections présidentielles d’octobre 2014.
(1) L’un des membres fondateurs du PT, José Dirceu a été un leader estudiantin actif lors de la dictature. Arrêté, il a été l’un des 15 prisonniers politiques échangés contre la libération de l’ambassadeur américain Charles Elbrick enlevé par des militants de gauche en septembre 1969. Il représente sûrement l’une des grandes déceptions politiques pour les jeunes progressistes nés après la dictature.
(2) La peine initiale était de 10 ans et 10 mois, mais comme le procès pour escroquerie en bande organisé aura un nouveau jugement en 2014, la peine actuelle est de 7 ans et 11 mois, ce qui assurerait à José Dirceu le régime semi-ouvert. Cette décision inexorable du président du STF pourra empêcher près de 80 mille prisonniers de bénéficier de ce régime.