19.12.2024
Sécurité et terrorisme : « Pas de retour en arrière, malgré les alternances »
Tribune
15 octobre 2012
Avec des outils adaptés combinant l’enregistrement ‘administratif’ des plaintes par les services publics et les enquêtes de victimation réalisées directement auprès des populations sous forme d’une enquête large et en tête-à-tête, on peut s’en approcher très fortement. Depuis la réalisation des enquêtes nationales de viciation par l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) en partenariat avec l’INSEE, de nombreuses données inconnues ou invisibles ont ainsi été révélées, notamment sur l’ampleur des violences intrafamiliales.
La criminalité augmente-t-elle en France ou est-elle plus et mieux détectée et comptabilisée?
Il est difficile de répondre à cette question sans indication de durée. Ainsi, en matière d’homicides, l’étalon international de la criminalité, le taux est en chute libre depuis la création de l’état civil en France en 1539. On est ainsi passé de 150 homicides pour 100 000 habitants à moins de 2. Les violences en général connaissent des cycles. Depuis le milieu des années 90, le mouvement est clairement à la hausse. En matière d’atteintes à caractère sexuel, on peut considérer que c’est la capacité des victimes à porter plainte qui a déterminé l’augmentation sensible des faits déclarés.
Les questions de sécurité peuvent-elles faire l’objet d’un consensus politique en France après avoir été un sujet de polémiques comme ce fut le cas dans les années 80 pour les questions de défense ?
C’est paradoxalement le cas. Depuis l’adoption de la loi d’orientation et de programmation sur la sécurité de 1995 (reprenant des éléments préparés par le gouvernement socialiste précédent), il n’y a pas eu de retour en arrière. Sur les questions de terrorisme, le texte de 1986 n’a jamais été remis en cause par les administrations suivantes, malgré les alternances. Seule la question de la police de proximité fait encore débat, y compris à l’intérieur de chaque camp politique.