17.12.2024
2011 : année de transition
Tribune
7 janvier 2011
Mais les drames, tensions et risques n’ont pas manqué avec une succession de catastrophes (séisme du Qinghai, sécheresse puis inondations, coulées de boue, incendie meurtrier au coeur de Shanghai), une série d’attaques meurtrières dans des écoles en début d’année, des suicides (Foxconn) et des grèves dans les usines, de fortes tensions internationales (crise avec le Japon, question du yuan, affaire Google, question de la Corée du Nord), la montée du mécontentement social sur fond d’inflation, d’inégalités croissantes et de crise du logement et, pour finir, la remise du Prix Nobel à Liu Xiaobo.
L’année 2011 (année du lapin, symbole de tranquillité) sera celle des transitions.
Un cycle politique se termine. L’année prochaine le mandat de Hu et de Wen arrivera à échéance et une nouvelle génération de dirigeants (vraisemblablement les actuels Vice-Président et Vice-Premier Ministre, le premier binôme non désigné par Deng Xiaoping) prendra en mains les destinées du pays le plus peuplé de la planète.
Un cycle économique s’achève. 2011 est la première année du XIIème plan quinquennal. Après une phase de rattrapage accéléré et sans équivalent dans l’Histoire, la Chine est sur la voie d’un changement structurel de modèle de développement : volonté de montée en gamme technologique et de rééquilibrage de la croissance afin de lutter contre les inégalités géographiques et sociales (le nouveau concept de ‘croissance incluante’).
Les perspectives économiques restent bonnes (la Banque mondiale prévoit un ralentissement de la croissance qui s’établirait à 8,7%) mais les défis sont nombreux tant sur le plan international que domestique : lutte contre l’inflation, développement du marché intérieur et de la consommation sans pénaliser la compétitivité du pays, nombreuses revendications sociales, tensions persistantes avec ses partenaires commerciaux et pressions constantes pour qu’elle assume des responsabilités à la hauteur de son nouveau statut international…