19.11.2024
Les Russes se mettent au soft power
Tribune
14 septembre 2010
Si le nombre d’interventions formelles a été plus important que les échanges informels, les débats ont été contradictoires et très libres. Aux Occidentaux qui soulignaient que l’OTAN n’avait pas d’ennemis et que l’adhésion à cette organisation était basée sur un système de valeurs, les interlocuteurs russes ont répliqué qu’ils voyaient mal alors pourquoi on ne voulait pas que la Russie en fasse partie. Ils se sont néanmoins félicités du changement de climat après l’arrivée d’Obama au pouvoir, indiquant que les risques de nouvelle guerre froide, très forts en 2008, n’existaient plus. Sur la question du désarmement de l’élargissement de l’OTAN, un climat nouveau s’était installé. Ils ont fait remarquer que les changements politiques récents en Ukraine et en Kirghizie (avec le retour de gouvernements pro-russes), auraient sans doute créé une crise majeure entre la Russie et les États-Unis s’ils étaient survenus sous l’ère Bush.
Alors que Berlusconi a pour le moins manqué d’être convaincant en disant avoir développé la démocratie en Italie en augmentant la liberté d’entreprise et en s’attaquant à la dictature des juges, et a fait sourire en s’attribuant le mérite de la signature d’un accord de désarmement nucléaire russo-américain ou encore l’amélioration des relations entre la Russie et l’Europe. Medvedev a utilisé un ton juste – ni triomphaliste, ni sur la défensive -, s’exprimant avec franchise et aisance.
La Russie qui avait déjà fait un retour en force sur la scène internationale depuis quelques années se met donc a son tour à l’exercice de la diplomatie d’influence. Les Russes savent qu’ils ont en ce domaine encore du chemin à faire, du moins ont-ils diagnostiqué avec pertinence leur retard et ils ont la ferme volonté de le réduire le plus fortement et le plus rapidement possible.