2024 : Bilan stratégique
19.12.2024
La fin d’année approche, et il est temps de dresser un bilan stratégique de 2024. Cette année, marquée par une succession d’événements géopolitiques majeurs, a malheureusement été dominée par des développements négatifs, bien que quelques lueurs d’espoir subsistent.
On peut citer la perspective d’un cessez-le-feu en Ukraine, notamment dans le contexte de la victoire de Donald Trump. Si la prise de territoires par la force russe demeure inacceptable, une pause dans les souffrances humaines et les pertes de vies pourrait offrir un répit bienvenu.
D’autres conflits continuent de s’enliser sans issue apparente. C’est le cas du conflit à Gaza, qui a exacerbé cette année les fractures entre les pays occidentaux et ceux du Sud. Ces tensions se sont accentuées après le mandat d’arrêt controversé émis par la Cour pénale internationale contre Benjamin Netanyahou. Par ailleurs, 2024 a été marquée par une extension du conflit au Liban, entraînant une déstabilisation accrue de la région et contribuant à la chute du régime de Bachar Al-Assad en Syrie.
Le dossier syrien, désormais brûlant, pose des questions cruciales de gouvernance : les erreurs du passé seront-elles répétées ou les acteurs impliqués parviendront-ils à construire une voie d’avenir ? Dans le même temps, des incertitudes planent sur l'ensemble de la région et au-délà : une offensive conjointe d’Israël et des États-Unis contre l’Iran est-elle envisageable ?
A l'échelle planétaire, les BRICS se sont imposés comme le club en pleine ascension en 2024, affichant une volonté claire de contrebalancer l’influence de l’Occident. L’annonce de l'intérêt de de la Turquie pour s'y associer, alors qu'elle est membre de l’OTAN, a notamment marqué l'année. Assiste-t-on à une inversion des rapports de force mondiaux ?
Parallèlement, l’Europe semble s’affaiblir, sous le poids de la guerre en Ukraine et d’un déclin progressif de sa compétitivité industrielle. Des puissances naguère leaders, comme la France et l’Allemagne, sont aujourd’hui confrontées à une instabilité politique et sociale croissante.
Enfin, cette année n’aura toujours pas permis de braquer les projecteurs sur les conflits dits « oubliés ». Au Soudan et en République démocratique du Congo, des violences continuent de faire rage dans une indifférence presque totale du reste de la communauté internationale.
Espérons que l’année 2025 apportera de meilleures nouvelles sur le plan géopolitique, et offrira des perspectives de paix et de stabilité.