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Israël a-t-il une stratégie au Liban ?



La stratégie israélienne au Liban interroge. Alors que le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a été éliminé ce week-end et que la milice a également subis de lourds dommages matériels, quelles suites à l’escalade ? Ces dernières frappes sur le Liban sont une indéniable victoire pour B. Netanyahou qui perdait dernièrement en soutien dans l’opinion publique israélienne. Mais l’éthique de telles opérations est questionnable. En effet, si l’objectif était de permettre le retour des israéliens déplacés dans le nord du pays, à la frontière du Liban, celui-ci aurait pu être atteint différemment, notamment politiquement, par le biais de négociations. B. Netanyahou a donné l’ordre répété de bombarder plusieurs quartiers au Liban, entraînant la mort de plusieurs milliers de civils, incluant des enfants. Cela marque le dédain du Premier ministre vis-à-vis de la diplomatie multilatérale et des nombreuses initiatives internationales qui ont été menés ces derniers temps notamment par J. Biden ou E. Macron ainsi que l’unanimité du Conseil de Sécurité pour un plan de cessez le feu et de paix au Proche-Orient. Si le Hezbollah est certes affaibli, il n’est, à la manière du Hamas, pas pour autant éliminé. Il est légitime de s’inquiéter de la durée de ces assauts au Liban et de craindre des pertes civiles dramatiques. Parallèlement, il est nécessaire de s’interroger sur les conséquences géopolitiques à long terme de cette escalade, et notamment de regarder du côté de l’Iran, qui risque d’intensifier sa course à l’arme nucléaire.