20.11.2024
Énergie nucléaire : la France cherche de nouvelles voies pour l’acheminement d’uranium
Presse
13 juillet 2023
Suite à l’attaque russe contre l’Ukraine fin février 2022, l’Union européenne (UE) a décidé de ne plus importer de combustibles fossiles (charbon, pétrole et gaz naturel) en provenance de Russie. C’est déjà le cas pour le charbon, presque totalement pour le pétrole et les produits raffinés et les importations de gaz russe ont fortement diminué l’année dernière. Mais il n’y a pas, à ce jour, de décision similaire en ce qui concerne l’uranium.
Au sein de l’UE, le pays nucléaire le plus important est la France, dont la consommation d’énergie nucléaire est l’une des plus importantes au monde (seuls les États-Unis et la Chine, dans cet ordre, devancent la France à cet égard). La France n’étant pas un producteur d’uranium naturel, elle doit l’importer. Au cours de la période récente, cet uranium provenait principalement de quatre pays : le Niger, le Kazakhstan, l’Ouzbékistan et l’Australie.
La part de la Russie dans les importations françaises d’uranium naturel (non enrichi) est nulle ou presque, mais la Russie est un pays de transit pour l’uranium provenant du Kazakhstan et de l’Ouzbékistan. Dans une période normale, cela ne poserait pas de problème, mais l’UE et la France ne sont pas dans une situation normale depuis fin février 2022.
Dans ce contexte, la France, d’autres pays de l’UE et le Kazakhstan cherchent de nouvelles voies d’exportation, dont l’une passe par l’Azerbaïdjan. Elle a commencé à être expérimentée récemment et peut être développée.
En ce qui concerne les importations de produits stratégiques, il est bien sûr important de s’appuyer sur plusieurs fournisseurs et plusieurs voies d’acheminement. L’uranium du Kazakhstan pourrait être exporté vers l’UE et la France via l’Azerbaïdjan et la Géorgie ou via l’Azerbaïdjan, la Géorgie et la Turquie. La Chine est un pays de transit possible, mais cette route pourrait également être délicate d’un point de vue géopolitique. L’uranium pourrait également être exporté à bord d’avions-cargos.
La France continuera à diversifier les sources et les pays de transit pour ses importations d’uranium. L’Azerbaïdjan est une option qui a été tentée et qui pourrait être élargie. Elle ne sera pas suffisante mais elle peut être une partie de la solution.
Publié par La Gazette.