L’Indo-Pacifique, une nouvelle centralité ?

Visioconférence organisée à l’occasion de la parution du numéro 129 de La Revue internationale et stratégique, « Les défis de l’Indo-Pacifique ». Autour de Usanee Aimsiranun, professeure associée à la Faculté de droit de l’Université de Chiang Mai, Gabriel Facal, anthropologue, directeur adjoint de l’Institut de recherche sur l'Asie du Sud-Est contemporaine (IRASEC) et Marianne Péron-Doise, chercheuse associée à l’IRIS où elle dirige l’Observatoire géopolitique de l’Indo-Pacifique. Animée par Barthélémy Courmont, professeur à l’Université catholique de Lille, directeur de recherche à l’IRIS en charge du programme Asie-Pacifique.

Espace aux contours assez mal définis et sujets à diverses interprétations de la part des acteurs qui y accolent des stratégies, l’Indo-Pacifique s’est imposé au cours de la dernière décennie comme un enjeu majeur des relations internationales. Approche géopolitique, elle a supplanté celle, plus économique, d’Asie-Pacifique. L’Indo-Pacifique marque ainsi un glissement sémantique qui voit le passage d’une perception politico-économique de l’Asie à une construction plus stratégique, mais aussi plus vaste. Le flou quant à ses frontières géographiques se reflète toutefois dans l’ambiguïté conceptuelle de la notion d’Indo-Pacifique qui, bien que définie comme une stratégie ou une vision, n’est pour autant pas assortie d’objectifs clairs. S’agit-il de développer un nouveau régionalisme dont l’identité serait plus stratégique qu’économique ? La référence constante à un espace « libre et ouvert » est-elle le signe d’une dynamique d’intégration ou la prise de conscience de menaces inédites ? Comment interpréter la structuration de divers formats et de coalitions, comme l’AUKUS et le Quad, en parallèle de l’émergence du concept d’Indo-Pacifique, et dans le contexte de la rivalité sino-américaine ? En somme, quels nouveaux rapports de force sont à l’œuvre derrière les nombreux discours sur l’Indo-Pacifique ?