25.11.2024
La crise alimentaire mondiale est déjà là et s’amplifie avec le Covid-19
Presse
21 mai 2021
Personnellement je ne vois pas trop de facteurs baissiers à court terme. Soit on reste aux alentours des prix élevés actuels soit on peut même connaître des hausses de prix supplémentaires dans les prochains mois. Et si la reprise est plus que rapide que prévu, notamment aux États-Unis, les tensions sur le prix des matières agricoles pourraient encore s’accroître. Globalement on produit assez de nourriture pour nourrir la Planète. Mais elle ne se trouve pas dans les pays qui en ont le plus besoin. Il faut donc la déplacer de plus en plus pour rapprocher l’offre et la demande. Tout cela dans un contexte de ballet logistique et commercial un peu tendu par l’affaire du Covid-19 alors que certains états s’interrogent sur le fait de moins exporter, de mettre des embargos. Je suis plus inquiet qu’il y a un an par rapport à l’état de la sécurité alimentaire mondiale.
Nous sommes déjà dans une crise alimentaire aujourd’hui que l’on ne nomme pas comme cela car c’est d’abord vu comme une « crise pandémique ». L’aspect sécurité alimentaire n’est pas exprimé. Nous sommes pourtant dans une crise sociale, politique et économique comparable à ce qu’on a vécu en 2007/2008 vis-à-vis de l’accès à l’alimentation pour tous, c’est-à-dire pour les plus fragiles. Aujourd’hui il y a des « émeutes sociales » – même si on ne les appelle pas comme cela – dans certains pays, à cause du Covid, des confinements, de la baisse des revenus et du pouvoir d’achat des consommateurs. La faim dans le monde s’amplifie avec la crise du Covid. Les zones les plus menacées par le cocktail explosif mixant tensions géopolitiques, sociales et problèmes structurels des systèmes alimentaires, sont sans conteste l’Afrique du Nord, le Moyen-Orient et certains pays africains subsahariens. Sans compter l’Amérique latine et du Sud, en pleine ébullition.