12.12.2024
« Avec cette victoire, la France est de retour »
Presse
17 juillet 2018
D’un point de vue objectif, on imagine facilement que ce n’est pas parce que les Bleus de Didier Deschamps l’ont emporté 4 à 2 contre la Croatie que le Produit intérieur brut de la France va doubler. Cela ne change en fait rien objectivement sur la puissance économique, militaire ou encore diplomatique de la France. C’est plutôt l’image positive que cela renvoie aux autres pays. Ce phénomène a un nom : le Soft power, la puissance douce. Elle se décrit par l’attractivité d’un pays. Avec une telle victoire, c’est ce pouvoir qui va grandir.
Pourquoi une victoire footballistique peut-elle avoir autant d’impact sur l’image d’un pays ?
La raison est simple, le football est un sport fédérateur et populaire. Des millions de personnes étaient derrière leurs écrans, ce dimanche, pour regarder la finale et la consécration de l’équipe de France. Le football est très médiatisé voire le plus. Une telle victoire offre un prestige au pays. L’avantage est que le sport projette des sentiments de respect et d’attractivité contrairement à d’autres victoires qui peuvent provoquer le rejet ou l’hostilité.
Emmanuel Macron, jeune président, va-t-il bénéficier aussi de ce sacre ?
La différence avec son homologue, Jacques Chirac, en 1998, est qu’Emmanuel Macron est un fan de football, il aime cela. Cette victoire s’inscrit dans la stratégie du président de la République «France is back». Évidemment, cela va mettre plus de lumière sur lui, mais il n’y aura aucune modification de sa force diplomatique. La France redore son blason grâce au football.
Pour un président c’est un peu le scénario idéal ?
Au moment où il y a quelques nuages sur la scène internationale, cette victoire arrive à point nommé. Il est totalement dans les clous. Il ne pouvait pas rêver meilleure chose. La France est vue comme un pays de la Fraternité. Nous ne sommes ni dans la déploration ni dans l’orgueil. Même si Emmanuel Macron n’est pour rien dans cette victoire, sa passion du football et les retombées positives ne vont que renforcer l’attractivité de la France. Le bilan est qu’en plus il n’y a aucune ombre au tableau. Lorsque l’on va se déplacer à l’international, comme entre 1998 et 2002, les gens vont nous parler de l’équipe de France, le rayonnement de ce sacre couplé à la popularité du football va être bénéfique. En règle générale, pour un pays, il vaut mieux susciter la jalousie que la pitié, même si, certaines nations perdantes de cette Coupe sont jalouses. Pendant longtemps, on se souviendra de cette équipe de France.
Propos recueillis par Anaïs Mustière