Humanitaire, sexe et éthique : entre exemplarité et faillibilité
05.04.2018
Au lendemain du mouvement #MeToo/Balance ton porc et de l’affaire Weinstein, le monde de l’humanitaire (jusqu’alors imaginé comme irréprochable) est à son tour ébranlé par la révélation de scandales sexuels. Que peuvent faire les acteurs humanitaires (à commencer par les ONG et les organisations Croix-Rouge et Croissant-Rouge), à une époque où ils sont déjà fortement sous pression, pour mieux prévenir et combattre les abus ? Comment libérer la parole sur les comportements inappropriés sur le terrain ou dans les sièges ? Jusqu’où peut/doit aller l’intrusion des organisations d’aide dans la vie sexuelle du personnel humanitaire (international comme national), particulièrement sur le terrain ? Quels rapports avoir avec les autorités, les sociétés et les cultures locales au quotidien sur ces questions ? Par exemple, dans des pays où la prostitution est considérée – et punie – comme un crime ? Ou au contraire non réprimée et largement présente dans l’espace social ? Enfin, de quels nouveaux outils les acteurs devraient-ils se doter pour empêcher la répétition d’abus et les sanctionner, s’il s’en produit ?